Hors du temps - Les Carnets 1 abonné

2. Prologue2

Tout était baigné de noir. Il semblait que les ténèbres les plus profond m'avait touché. Je ne ressentais plus que l'amertume des vieux jours. D'ancien regrets s'accrochait à moi comme la crasse qui nous recouvrent après plusieurs jours sans un seul bain. Étonnamment j'étais encore propre. Mes vêtements ressemblaient à de vielles loques que l'on utilise pour serpillère. Du moins, je pouvais le sentir au toucher. Mes os refusaient de coopérer. Sans doute avais-je dormis plus longtemps que prévu. Mais dans quel endroit ? J'étais comme confiné dans une boite en bois. Je pouvais sentir sur le bout de mes doigts le plancher grossièrement raboté.

-Aie !

Voilà ce qui arrive lorsqu'on joue l'imbécile. Je me suis enfoncé une écharde dans le doigt. Mais il y a plus grave. Je suis séquestré dans une boite et j'en ignore la raison. La forme épouse mon corps. Et là je comprends avec effrois qu'il ne s'agit pas d'une boite mais d'un cercueil !

-Qu'on me sorte de là ! Je m'écrie. Pitié !

Mais j'ai beau m'époumoner pendant plusieurs minutes personne ne vient. Mon instinct m'a toujours servit, cependant il a décidé de ne pas m'aider aujourd'hui. Comment suis-je censé me sortir de là alors que je suis sans doute au plus profond de la terre ? Mais poussé par la folie je m'entête à frapper la paroi de bois qui fini par céder. Je l'ouvre doucement, comme si je venais de découvrir le monde pour la première fois.

-Qu'est ce que...

Je suis choqué, je me relève doucement après être tombé en forçant le cercueil. Effectivement, je découvre ce monde pour la première fois. Du moins je crois. Je crois que je suis amnésique, je ne me souviens plus précisément qui je suis réellement. Mais ce que je sais, c'est que ce n'est pas mon monde. Je me souviens de ciel bleu, d'herbe verte à se perdre à l'horizon. Des tas de maisons grouillante de vie et beaucoup de gens marchant sans but un peu partout. Je ne suis pas à l'air libre mais dans une pièce ancienne. Je peux le dire en observant les murs de pierres couverte de poussière et l'aspect de ruine qu'elle donne. Je tente de me marcher mais mes membres sont comme gelé. Puis je me souviens. Je me rappelle de tout. De ma naissance à aujourd'hui. Forçant sur mes membres je cours le plus vite possible hors de cette pièce en passant par une porte à demi détruite par la moisissure. La lumière du jour m'aveugle, je découvre un escalier en ruine. Pris d'une soudaine panique, je me sers de mon agilité pour le grimper. Bien qu'affaiblit, j'arrive sans trop de mal à me hisser. L'herbe est verte et luxuriante. Le ciel est si bleu qu'on pourrait le confondre avec la mer. Mais je me retourne pour m'assurer que mes souvenirs sont faux, qu'ils ont été falsifié.

-Impossible...

Face à moi, les restes d'une guilde. Un bâtiment écrasé, détruit, en ruine. Tout ce qui avait pu faire sa gloire avait été effacé en un instant. Et je retiens mes larmes du mieux que je peux mais je n'y arrive pas. Alors je baisse la tête, plein de honte et de remord. Mes larmes nourrirons les plantes qui m'observeront avec curiosité. Et moi, face à mon passé détruit je ne peux que lui montrer ce visage dévoré par la tristesse.

Que se passe t-il lorsque votre monde s'écroule à votre réveil ? Pensez-vous que vous vous réveillerez dans votre lit, soulagé d'observer que ce n'était qu'un rêve ? Ou sombrerez-vous dans la folie, perdu dans les méandre de votre passé grignoté par la vérité ? Tout a changé. Tout a disparu. Ce n'est pas mon monde que j'ai perdu... c'est moi.