Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets 16 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 10

"Quoi?! Ils se sont échappés?!"

Isabella était encore en train de discuter avec Charles et Giovanni lorsque son téléphone a sonné. En entendant ce qui se disait de l'autre côté, son visage n'a cessé de montrer de plus en plus de surprise et de colère. Giovanni la regardait, se tournant les pouces tout en se demandant ce qui devait bien se passer. Le soldat se tourna vers Charles; ce dernier tapotait des choses sur son propre cellulaire à écran tactile. Le blond, légèrement curieux, leva la tête au-dessus de l'écran pour regarder.

"Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-il.
- Rien" répondit Charles en fermant précipitamment son appareil.

Giovanni allait insister lorsque la voix d'Isabella couvrit la sienne par son volume particulièrement élevé.

"J'en ai rien à foutre que vous combattiez une flaque! Vous aviez comme mission de me les ramener, morts ou vifs! Et vous avez échoué!

Elle raccrocha.

- Et après ça on dit que j'ai les meilleurs... grogna-t-elle.
- Qu'est-ce qui se passe? questionna Giovanni.
- Il se passe que ce sacrieur a mit en déroute toute mon unité d'élite!

Charles leva un sourcil.

- Comment?
- Selon eux, les tatouages de ce Gendiki ont commencé à bouger par magie, enveloppant son porteur pour ensuite se jeter sur ces pauvres imbéciles! Ils disent être tombés évanouis en passant dans la substance, puis qu'ils se sont réveillés à l'étage du dessous.
- Mais un sacrieur ne possède pas de tels pouvoirs!
- Ouais, ben cet adolescent ne semble as être du même avis que vous.

Isabella mit ses mains devant son visage.

- Trois extraterrestres en liberté... Je ne vois pas ce qui pourrait arriver de pire..."

Soudain, une alarme stridente se mit à résonner dans toute la base.



Giovanni et Charles refermèrent la porte du bureau d'Isabella derrière eux. Le pirate informatique poussa un grand soupir.

"Eh bien, elle est en colère, la chef, commenta-t-il.
- Crois-tu? Elle a carrément laissé s'échapper tous ses prisonniers, dit Giovanni. D'ailleurs, je me demande comment ils ont pu réussir... on a des caméras partout dans le bâtiment!"

Une lumière tilta dans son esprit. Il se tourna vers Charles.

"C'est toi, n'est-ce pas?
- Pardon? répondit ce dernier d'un ton faussement innocent.
- Tout à l'heure, quand tu utilisais ton portable, tu sabotais en fait les caméras?
- Saboter est un grand mot. J'ai simplement gelé l'image en cours. Pour ceux qui surveillent, les couloirs n'ont pas subits de changements.
- Je ne vois pas ce qui me retient de te dénoncer à Isabella.
- Peut-être la même raison pour laquelle je ne fais pas de même avec toi, Lynx perçant?"

Giovanni s'arrêta. Il se pencha près de son interlocuteur.

"Tu nous as écouté? chuchota-t-il.
- Oui.
- Mais la ligne était sécurisée!
- Elonora et Saternio ne t'ont pas mentit. Il m'a été assez ardu de rejoindre votre réseau.
- ... Avec ton téléphone portable?

Charles rigola doucement.

- En effet.
- Qu'est-ce que tu sais d'autre?
- Tout."

Le blond se tut suite à cette déclaration déroutante. Il avait de la difficulté à comprendre. L'attitude de Charles n'avait pour lui aucun sens. Il ne put se contenir plus longtemps:

"Pourquoi? demanda-t-il. Pourquoi fais-tu cela?
- Isabella agit présentement selon ses petits désirs personnels, et risque d'oublier ce que je veux qu'elle fasse.
- ... Qui est...?
- Je la déstabilise, continua Charles en ignorant la question. Je veux qu'elle se sente démunie, je veux l'obliger à agir. Elle sera contrainte de faire appel à des forces qui jusqu'alors la dépassaient."

Giovanni comprit d'un coup.

"Mais tu es malade! explosa-t-il. Il ne faut pas qu'Isabella réveille ces deux-là! L'enutrof et la crâtte sont entièrement indocile et ne s'entendent avec personne, surtout entre eux!
- Elle prendra le risque... Et certains plus gros encore, me permettant de mettre en place mon plan.
- Ton plan? C'est insensé... Complètement insensé...
- Tu n'as pas des ordres à suivre? interrogea Charles en le coupant. Tu as des wakfusiens à rattraper."

Le soldat lui jeta un regard mélangeant exaspération et interrogation, et se mit à courir vers la sortie. Juste avant de disparaitre, il lança:

"Tu es de quel bord bon sang? Es-tu avec Isabella, ou avec Saternio?
- Je suis contre Andyspak."



80 km/h. 90 km/h. 100km/h. 110 km/h. 120 km/h.

"Auriny... on va pas un peu vite?
- Non.
- On va au moins 3 fois plus rapidement qu'un dragodinde!"

Hubur, à l'arrière du camion, inspectait avec curiosité le mystérieux véhicule. Il passa la tête à l'extérieur pour observer les roues tourner, le vent lui giflant en plein visage par la même occasion. Tout sourire, il se tourna vers ses compagnons.

"C'est incroyable! s'exclama-t-il. La seule chose qui nous donne l'illusion de la vitesse est la résistance du vent. L'inertie est quasi parfaite lorsqu'on maintient cette vitesse, même si elle est très grande! C'est vraiment..."

Il se tut lorsqu'il remarqua que personne ne semblait être intéressé à ses dires. Rémiro était loin de l'écouter, et surveillait l'horizon avec le gouverneur. Zultérion craignait encore, malgré leur avance, que ses tortionnaires ne les rattrapent. Et Adonide... Calée dans son coin, elle tremblait comme une feuille en regardant les arbres défiler. De toute évidence, elle ne partageait pas la même joie que le féca. Ce fut Simon qui lui répondit:

"Même si on n'a pas l'impression d'aller vite, si notre chauffeuse en herbe fait la moindre erreur, on finit en pâté pour chacha!
- Relaxe, lui dit Auriny. J'ai pris des cours théoriques avant mes 16 ans. Je m'y connais un peu.
- Mais c'est la première fois que tu conduit pour vrai?
- ...
- Alors, permets-moi s'il-te-plait de ne PAS relaxer!

Hubur se remit à ses observations.

- Je ne m'attendais pas à ce que les terriens soient si évolués... Notre peuple a-t-il pu être surpassé? À l'époque, ils pouvaient à peine maitriser le feu...

Simon se tourna vers lui.

- Qu'est-ce que c'est que cette singulière façon d'appeler les habitants de cette planète? Tu parles comme si tu connaissais ce monde!
- C'est le cas. Du moins, de ce que mon père m'a raconté.
- Ton père est venu sur Terre?
- Non, mais mon grand-père si. Il est né sur Terre.

Les yeux de tous s'agrandirent.

- Papa cherche depuis plusieurs centaines d'années un moyen de venir, il ne se doute pas que son fils a réussi! continua Hubur. Ces derniers temps, il soupçonnait que les frères Loriamax, qui ont réussi à lui dérober sa makabrapelle, se sont cachés sur Terre, puisqu'il a perdu leurs traces. Imaginez sa surprise lorsque, après près de 300 ans, un certain Simon Loriamax refait surface!"

Par réflexe, l'enutrof susmentionné se voilât le visage. Auriny, toujours face à la route, prit la parole:

"J'ai de la difficulté à comprendre... Vous avez quel âge?
- J'ai fêté mon 123ème anniversaire hier. Mon père a 1942 ans.

Personne ne sut quoi dire.

- Bonne fête" lâcha Rémiro, n'ayant rien suivit de la conversation.

Simon regarda pour une réaction possible de la sramette. Elle semblait toute aussi prise au dépourvu qu'eux. Auriny continua:

"Et... euh... Tu parlais d'une époque où les terriens maitrisaient à peine le feu... Quel âge a ton grand-père?
- S'il était encore de ce monde, il aurait 12 395 ans.
- Ok, ça c'est bizarre... ne put s'empêcher de commenter Adonide.
- Tu parlais aussi de ton peuple... Tu n'es pas un féca?
- Non. Je suis un atl...
- MISSILE!!!"

C'était Rémiro qui venait de s'écrier ainsi. Hubur et Zultérion se pressèrent à l'arrière du véhicule,et suivirent du regard l'index du iop. Un éclat de métal dans le ciel s'approchait d'eux à toute vitesse.

"C'est une technologie explosive à propulsion? demanda le féca.
- Oui!" répondit Simon en criant.

Hubur ne se le fit pas dire deux fois. Il alluma son bracelet, et le pointa sur son makabraton. Un rayon vert en sortit et illumina l'arme, qui prit la teinte du rayon. Le féca leva son bâton. Rien ne se passa. Le missile s'approchait dangereusement.

Soudain, quelques mètres avant que l'obus n'atteigne sa cible, une substance verte solide l'enveloppa. Le missile, comme télécommandé, fit demi-tour et alla s'écraser dans la forêt. Quatre autres missiles firent leurs apparitions; ils suivirent leur prédécesseur en explosant loin d'eux.

"On a de la compagnie, déclara Rémiro.

Une procession de véhicules de l'armée se rapprochaient dangereusement.

- On va devoir se battre si on veut les semer, affirma Adonide.
- Yééééééé!!!" fut le dernier mot que le iop dit avant de sauter dans la rue.

Le gouverneur fit battre ses ailes, et s'envola à sa suite. La sramette, de son côté, sauta sur la toiture du camion. Elle fit tournoyer sa tresse, et la lança en direction du pont vers lequel ils se dirigeaient. Emportée à plus de 120 kilomètres à l'heure, elle se propulsa dans les airs.

Auriny chuchota à Simon:

"T'en penses quoi?
- Soit Hubur est le meilleur menteur que je n'aie jamais rencontré, soit nos parents ne sont pas les premiers à avoir voyagé d'un monde à l'autre."Page précédentePage suivante

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