Tout ne se déroule pas exactement comme on le croit...
Giovanni avait tout vu.
Du camion qu'il avait fait exploser, le iop fut propulsé dans les airs plusieurs mètres plus loin, avec deux soldats. Le voyant atterrir aux abords d'une forêt, le blond s'approcha discrètement. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que Rémiro avait survécu! Ce dernier se bricola une béquille de fortune. Giovanni s'apprêtait à l'aider lorsqu'il remarqua quelqu'un sortir des flammes du véhicule.
Un momifié. Il y en avait aussi deux autres derrière. Il ne reconnaissait que trop bien la technique d'Isabella. Il savait qu'elle avait développé une façon de momifier plus d'une personne à la fois. Il savait que cela voulait dire qu'elle était prête à tout, et que ses craintes à son égard étaient fondées. Et il savait surtout que Rémiro était foutu.
Caché derrière un arbre, il fut surpris de remarquer le iop vaincre le premier en le coupant en deux. De base immortel, cela voudrait dire qu'il suffit de séparer le corps pour le vaincre. Intéressant... Puis, le roux s'entoura d'une aura de flammes blanches. Le stakfu, Givanni en avait déjà entendu parler, des bouches de Saternio et d'Isabella, mais, faisant exception d'Auriny qui n'avait pas laissé paraitre de flammes, c'était la première fois qu'il assistait à ça.
Ensuite vinrent les flammes noires. Le troisième militaire tenta bien d'en profiter mais, contre toute attente, un phorreur sortit du sol et le tua, pour tout de suite repartir. Giovanni reconnut l'animal de Saternio, celui-ci l'ayant sûrement envoyé pour les aider. Mais Rémiro allait mourir, et le soldat blond se mordit les lèvres de ne rien pouvoir faire. Au moment où il allait se décider à faire quelque chose, une lumière bleue l'éblouit.
Un gigantesque portail apparut dans le ciel. C'était un portail sombre, tournant sur lui-même, en plusieurs disques parsemés de lignes brillantes. Une petite fille en sortit, et le cercle se referma. Elle atterrit par terre, et marcha en direction du iop. Giovanni ne savait plus quoi penser; cette fillette aux cheveux blonds était de toute évidence une eliatrope. Étrangement, elle n'avait pas d'ailes sur la tête, mais ce n'était qu'un détail si on analysait l'ampleur de la situation: il y avait une eliatrope sur Terre!
La petite faiseuse de portails fit apparaitre une pierre noire dans sa main. L'aura de stakfu destructrice du iop fut soudainement attirée par la roche, jusqu'à être entièrement absorbée. Puis, une lumière blanche sortit du même objet et enveloppa Rémiro. Sitôt tout cela terminé, la fillette disparut dans un petit portail bleu.
Lentement mais sûrement, le roux se réveilla. Il regarda la paume de sa main gauche, et semblait bien surpris. Giovanni entendit un bruit de pales; un hélicoptère passait juste au-dessus d'eux, et se dirigeait vers l'endroit où s'étaient enfuis les autres wakfusiens. Il vit Rémiro s'accroupir, puis bondir dans les airs, si haut qu'il réussit à s'accrocher à l'engin. Puis, assez aisément, il ouvrit la porte et entra à l'intérieur. à croire qu'il avait déjà sauté dans un hélico avant... Bientôt, l'appareil fut trop éloigné pour que le blond ne distingue quoi que ce soit.
Une eliatrope. Il n'en revenait toujours pas. Il savait une chose: qu'il ne fallait jamais qu'Isabella l'apprenne. La femme de Wayh n'a comme but en tête que de détruire tous les eliatrops par simple désir de vengeance. Déjà qu'elle est obsédée par toutes sortes d'artefacts de cette race, sa réaction face à une nouvelle pareille devrait être catastrophique! Giovanni sortit son cellulaire; il devait impérativement en informer Saternio.
Il composa le numéro, et leva la tête. Ce qu'il vit le stoppa net: devant lui, la fillette aux cheveux blonds et aux yeux bleus était assise dans l'herbe. Elle arrachait doucement les pétales d'une fleur.
"La valeur d'un zecret ze perd proporzionnelement au nombre de perzonnes qui zont au courant, dit-elle.
Giovanni, sans vraiment contrôler son geste, rangea son téléphone portable.
- Qui es-tu petite? Que viens-tu faire ici? demanda-t-il, ne sachant pas quoi dire d'autre.
- Un mathématizien terrien a un zour évoqué la pozzibilité de prévoir l'avenir en prenant connaizzanze des mouvements de chacun des atomes de l'univers. Un autre a de zon côté affirmé que le zimple fait de prédire l'avenir modifie les mouvements d'atomes, ze qui permettrait de modifier le futur.
- Euh... Je dois avouer que cela ne m'éclaire pas beaucoup...
- Z'est que ta première queztion est beaucoup trop vague.
- Et la deuxième?
- Ze viens d'y répondre."
Le soldat était déconcerté. Il ne savait pas quoi faire. Un mélange d'appréhension, de curiosité et de crainte embrouillait son cerveau. La petite blonde se souleva de la terre pour flotter à la hauteur de son visage.
"Tu auras ton rôle dans zette hiztoire, Ziovanni, affirma-t-elle. Mais tu dois d'abord zauver Lily Ziméaz.
- La sadidette?
La fillette commença à s'éloigner en s'envolant dans les airs. Giovanni cria:
"La sauver de quoi?!
- Tu verras au moment opportun.
- Et comment suis-je supposé faire?! Ces gens ont des pouvoirs magiques défiant l'imagination! Je ne peux pas...
- Tu es le zeul qui peut dézider zi tu réalizeras ton rêve."
En disant ces derniers mots, elle laissa tomber sa fleur sans pétales aux pieds du blond. Celui-ci baissa les yeux, puis releva la tête. La petite fille avait disparu. Il rebaissa son regard vers la fleur; toutes les pétales étaient réapparus.
Il ramassa la plante, et se mit à l'effeuiller.
Giovanni était loin d'avoir tout vu.
___
"Tu l'as jeté dans le vide?!
- Oui, il refusait de coopérer. Et je voulais absolument vous rejoindre.
- Mais tu as fait ça de sang froid ma parole! Et comment as-tu réussi à piloter l'hélicoptère?
- Eh bien... En fait, on était déjà arrivé lorsqu'il est tombé par-dessus bord."
La petite compagnie composée d'un iop, de deux eniripsas, d'un féca, d'un enutrof et d'une sramette s'était suffisamment éloignée du danger pour continuer en marchant plus calmement. Rémiro avait tout raconté ce qu'il se souvenait et, de toute évidence, Simon trouvait étrange certains de ses agissements:
"Tu te souviens du jour où tu as tué Tanthane et Léossier? demanda-t-il. Tu n'avais pas supporté l'idée de devoir les tuer. Et là, tu... tu... Tu tues seulement pour nous rejoindre!? Ce n'est pas le Rémiro que je connais qui aurait fait ça..."
Le iop ne répondit pas. C'est Auriny qui prit la parole:
"C'est de ma faute, Simon. Mon état l'a obligé à se forger les nerfs et à ne pas avoir de pitié.
L'enutrof maugréa:
- Je sais que je suis mal placé pour le dire, mais... Ne sommes-nous pas supposés être les gentils dans cette histoire?
- Je vois pas pourquoi, commenta Adonide.
- La fin justifie les moyens dans certains cas, tenta Hubur pour expliquer la situation. Si nos ennemis emploient des armes, on ne pourra les vaincre sans utiliser les mêmes.
- Jusqu'à ce qu'on devienne nous-même les méchants..." conclu Simon.
Personne ne sut quoi répondre à cela. Seule Adonide esquissa un sourire vilain. Bientôt, ils arrivèrent en face d'un grand pavillon. Auriny souleva un sourcil.
"Cet endroit me dit quelque chose...
- En effet, confirma Simon. Il s'agit de l'endroit où s'était déroulé le bal. Jamais Isabella ne pensera à venir nous chercher ici.
Il fit un clin d'œil.
- Et en plus on en profitera pour écouter un spectacle de magie en réfléchissant."
Jacques Mentalis, un illusionniste français, était annoncé sur une grosse pancarte. Le spectacle était à guichet ouvert, alors Simon sortit une carte de crédit de sa poche et acheta 6 billets, un pour chaque personne. Le numéro était déjà commencé, alors ils s'installèrent dans des chaises situées vers l'arrière, à l'écart, un peu en hauteur par rapport à la scène. Ce n'était plus du tout la salle du bal, la pièce devait être modifiable à volonté pour pouvoir accueillir divers évènements.
Le magicien était tout ce qu'il y a de plus banal (et cliché): habillé d'un tuxedo noir et blanc, il portait un grand chapeau haut-de-forme et tenait une baguette dans sa main. Il avait une barbichette bien taillée, brune comme ses cheveux. Devant ses spectateurs, il présenta une série de cartes à jouer, puis montra une carte au hasard, que lui-même ne vit pas. Il le remit avec les autres cartes, et mélangea bien le paquet avant de le ranger dans sa petite boite de carton qu'il déposa sur une table, en vue de tous. Puis, il sortit une autre boite, et en ôta des cartes. Il s'agissait d'un paquet complet SAUF la carte qu'il avait pigé précédemment. Mentalis reprit la première boite, qui n'avait pas bougé d'un poil, et l'ouvrit. Elle était vide. Il ne restait qu'une seule carte: celle qu'il avait choisi au tout début sans même regarder! Le public l'applaudit.
"Il a du talent, avoua Adonide.
- Mais je croyais que les humains ne pouvaient pas pratiquer de magie, commenta Rémiro, intrigué.
Simon soupira:
- Non, Rémiro, ce n'est pas de la vraie magie. On appelle ça des tours de passe-passe, je pourrais en faire autant!
Il hésita un instant.
- Par contre, j'aimerais bien connaitre son truc pour ce tour-là..."
L'illusionniste plaça une cage à lapin sur la table. Le petit animal blanc mangeait un morceau de laitue. Jacques Mentalis le recouvrit d'un drap, puis s'éloigna en faisant des mouvement avec sa baguette magique. Ensuite, il enleva le drap; le lapin avait disparu! D'un air faussement surpris, le magicien se gratta la tête, puis hoqueta. De sa bouche, il régurgita un morceau de laitue. Il enleva par la suite son chapeau; le lapin était agrippé à ses cheveux! La foule l'acclama à nouveau.
"Dur de croire qu'il ne s'agit que de prestidigitation, dit Zultérion.
- Parce que c'en est pas.
C'était Hubur qui venait de s'exprimer ainsi.
- Tu peux répéter? lâcha Simon.
- Je ne l'avais pas encore dit, mais... je possède ce pouvoir que vous appelez sûrement la vision wakfu, expliqua le féca. Cet homme utilise bien de la vraie magie, je l'ai vu.
- Mais c'est impossible! Il n'y a pas de wakfu sur Terre!
- Ce n'est pas du wakfu. C'est plutôt une espèce d'énergie blanche.
Il plissa les yeux.
- Ce... ce n'est pas son vrai corps, rajouta Hubur. Il est entouré d'un champs magique.
- Andysp..." déglutit Auriny.
Avec horreur, l'eniripsa vit l'illusionniste se tourner lentement vers eux, et les fixer directement.
Une lumière blanche brillait dans ses yeux.
Page précédentePage suivanteCréé le 27/10/12 é 09:34
Derniére modification le 23/08/13 é 01:05
Liste des principales mises é jour :
24/02/13 - - Arrêt des images
- Moitié du carnet terminé
Pi, "allez traduire" il manque un COD ;)