Wakfu: l'histoire parallèle 2 (partie 2) - Les Carnets 16 abonnés

Par CegyYgec

Chapitre 5

La limousine noire se gara en face d'un panneau où il était tracé un gros 7. Isabella en sortit, puis la voiture vrombit et repartit. Un homme vint l'accueillir.

"Madame... dit-il respectueusement.
- Est-il prêt à me recevoir, Giovanni?
- Oui bien sûr, répondit le soldat. Et depuis longtemps. Il vous attend dans la salle de réunion.
- Bien. Conduisez-moi."

Le soldat aux cheveux blonds lui ouvrit la porte, et ils s'engouffrèrent dans le bâtiment. Ils traversèrent une série de couloirs, et passèrent devant une large vitre qui donnait sur une salle remplie d'ordinateurs. Giovanni remarqua du coin de l'œil que tout le personnel masculin s'était regroupé derrière un écran au fond de la salle. Une femme était en train de mitrailler de coups de poings un pauvre bougre calé sous son clavier. Il détourna le regard rapidement, et ils continuèrent leur chemin.

Ils atteignirent une porte. Giovanni cogna 3 coups.

"Entrez."

Isabella ne se le fit pas dire deux fois, et entra aussitôt. De l'autre bord d'une table de métal se tenait un homme avec une barbichette et des lunettes fumées penché sur son téléphone portable.

"Contente de vous revoir, Charles.
- Laissez-moi quelques secondes... l’interrompit l'interpellé en levant l'index.

Il tapotait à une vitesse folle sur son cellulaire à écran tactile.

- Que faites-vous? demanda Giovanni, intrigué.
- Oh, pas grand chose, expliqua Charles. J'ai remarqué que votre réseau ultra-secret était saturé et que ses performances n'étaient pas optimales. J'ai analysé vos caches, et je me suis permis de rediriger quelques satellites pour augmenter la sécurité.
- Avec votre téléphone?
- J'ai reprogrammé votre base de données pour le crypter sous trois couches. J'en ai profité pour envoyer un Cheval de Troie à un apprenti-pirate qui avait réussi à forcer votre système. L'adresse IP de son ordinateur a été enregistré dans les registres urgents du FBI, qui le traqueront dès à présent comme priorité.
- Avec votre téléphone?
- J'ai créé huit nouveaux scripts qui enverront de fausses informations à ceux qui tenteront de copier vos programmes que je viens d'installer, qui sont de la dernière technologie. J'ai aussi remarqué que l'un de vos employés allait sur des sites pas très moraux (18+), j'ai donc gelé son écran et augmenté son volume au max. J'en connait un qui devra se retrouver un nouveau travail!
- Avec votre téléphone?! cria plus fort le blond pour se faire entendre.



Charles déposa le cellulaire à plat sur le meuble métallique, et leva son regard vers Giovanni.

- J'ai connection Internet, répondit-il comme si cela suffisait comme réponse.

Puis, il se tourna vers Isabella.

- Bien pensé, les caméras dans les chambres d'hôtel.

Il jeta un coup d'œil à son écran, puis continua:

- Petit problème: Simon les a déjà remarquées."

La dame aux cheveux noirs ne prit pas compte des dernières paroles, et s'assit en face de l'homme. Elle lui fit signe d'écarter son portable, et commença:

"Tu sembles avoir accompli ta tâche, en un mois c'est tout un exploit...
- Mmh?
- Mais en es-tu sûr? Es-tu certain que c'est lui?

Charles se pencha en avant.

- Il a vécu 40 ans à mes côtés. Je saurais reconnaître son fils entre mille. Une question cependant: pourquoi n'avez-vous pas pris l'épée?
- Ce n'est pas nécessaire. Bientôt, ça sera celle du démon qui sera à moi.
- Vous avez résolu l'énigme?
- Stewtank réussira à la déloger, assura Isabella.
- Si ce garçon est vraiment Andyspak, ne devrions-nous pas en avertir Ariane Costé? C'est sa mère, après tout, cela fait 13 ans qu'elle n'a pas vu son petit garçon...
- Inutile. Elle peut bien encore attendre un peu.
- Et son oncle?

Isabella se tourna vers Giovanni, les sourcils froncés.

- Je ne veux pas avoir la GRC dans mon dos. Maintenant, sors d'ici.
- Bien madame."

Après s'être assurée que son soldat était partit, elle se retourna face à son interlocuteur.

"Je veux que tu me retrouves le corps de Chloé Siméas.
- La sœur de Lily?

Il tapota quelques lettres sur son téléphone, et reprit:

- Vous êtes sûre qu'elle est morte?
- Du moins, c'est ce qu'assure la sadidette. J'ai retrouvé tous les wakfusiens, sauf elle. À ce qu'il parait, elle a été tuée par le stakfu.
- Je m'en charge. Ça m'intrigue aussi de ne pas retrouver sa mort dans mes bases de données."

Charles se leva, et se dirigea vers la sortie. Juste au moment où il allait prendre congé, il se retourna.

"Corrigez-moi si je me trompe, mais... hésita-t-il. Son corps vous est inutile, non? Vous ne pouvez même pas en faire des expériences, la désincarnation se complète en trois jours environ. Cela fait 15 ans, l'âme..."

Isabella sortit un carnet noir de sa poche. Le journal de Wayh.

"Toute personne mourant du stakfu ne peut se désincarner. JAMAIS."



"Allez, Rémiro, dépêche-toi, on va être en retard. Tu n'as même pas encore choisi tes habits pour le bal."

Auriny s'était placée devant le miroir de la salle de bain de leur chambre, et, après avoir testé plusieurs robes, s'était décidée d'un beau vêtement en tissus rouge vin. Elle se déshabilla complètement, puis regarda autour d'elle, hésitante. L'eniripsa passa sa tête par le cadre de porte, en direction de Rémiro.

"Chéri, tant qu'à rester assis sans rien faire, tu pourrais me passer un soutien-gorge qui se trouve dans le tiroir juste devant toi?" lui demanda-t-elle.

Le iop se leva, et fouilla un instant. Puis, il sortit la demande.

"Ça?
- Oui. Apporte s'il-te-plait."

Rémiro obtempéra. Auriny prit le soutien-gorge, et commença à l'installer.

"Ça fait longtemps que je n'en ai pas porté, commenta-t-elle.
- À quoi ça sert? questionna le mari.
- Sur Terre, il est commun pour les femmes, lorsque leur poitrine devient plus grosse, de porter ce genre de chose, répondit la fée, tout en ne se détournant pas de la glace. Dans le Monde des Douze, c'est rarement utilisé.
- Tu en as porté lorsque tu avais 15 ans?
- ... Oui... prononça-elle en levant un sourcil.
- Mais tu viens de dire qu'il fallait une grosse poitrine!"



Simon courait dans le couloir, suivit de Gendiki. Il cogna trois coups rapides, et traversa la porte avec fracas pour s'engouffrer dans la chambre.

"Auriny! Rémiro! Vous n'allez pas le croire! s'écria-t-il. Regardez ce que j'ai...

Il s'arrêta brusquement.

- Oh."

Devant lui se tenait le couple, étendu à terre. L'eniripsa, à moitié nue, était à genoux sur le torse du iop, un poing bien fermé en l'air et une main sur son cou. Elle tourna la tête vers l'enutrof. Il remarqua qu'elle n'avait pas l'air très accueillante. Son teint vira au rouge.

"Euh... bafouilla-t-il. Je peux revenir plus tard, si vous voulez...

Auriny se redressa.

- Non, Simon, reste, nous étions simplement en train de nous préparer."

Rémiro fit mine de se relever à son tour. Mal lui en prit.

"BAM!"

Sa femme lui asséna un coup sur le côté du visage qui le fit s'affaisser violemment sur le plancher de bois. Elle craqua son poignet, puis se retourna vers la salle de bain où était accrochée ses vêtements.

"Alors? insista-t-elle.
- J'ai emprunté l'appareil photo de Simon, s'avança Gendiki. J'ai photographié des parties de notre chambre au hasard...

Auriny enfila les bretelles de sa robe rouge.

- ... Et j'ai regardé les photos par la suite, continua l'enutrof. J'ai remarqué un appareil étrange dans l'un des pots de fleur..."



Il tendit le cliché. La fée le lui prit.

"Une caméra? remarqua-t-elle.
- Surmontée d'un micro, exact. Nous sommes surveillés.
- Mais par qui?
- Celle qui a réservé nos chambres."

Auriny lui redonna la photo, et se dirigea vers un garde-robe. Elle en sortit un tuxedo au hasard, et le jeta sur son mari.

"Tu prends cet habit sans rouspéter, tête de iop! grogna-t-elle. On va au bal maintenant.
- Moi aussi, ajouta Simon. Isabella cache trop de choses, je veux en savoir plus.
- Et tant qu'elle ne me dira pas où se trouve ma fille... Je suis sûre qu'elle sait!
- Moi, je ne vous suis pas, dénia Gendiki. Je n'ai pas beaucoup dormi ces dernières nuits à cause de cette petite pest... gentille iopette.

Rémiro s'approcha, se frottant le crâne.

- Andy et Lily viennent avec nous?
- Les deux tourtereaux se sont embarrés dans la chambre d'à côté."

Simon regarda longuement le mur qui séparait les deux pièces. Un sourire coquin se dessina sur ses lèvres.

"Laissons-leur au moins une nuit."

Il fit un clin d'œil, puis sortit en sifflotant.Page précédentePage suivante

Page 1 2