"Crac!" "BAM!"
Adonide déchira le tissu qui formait le derrière du camion militaire et vint heurter surement le plancher de métal, pour enfin frapper le mur du fond. Sonnée, elle resta au sol quelques secondes, puis secoua sa tête.
"Quelle vitesse..."lâcha-t-elle dans un souffle difficile.
Elle tenta de se relever. Une cuisante douleur au bras gauche la fit grimacer. "Je me suis sûrement cassée quelque chose dans ma chute" se dit-elle. Mais il n'y avait pas de temps à perdre, et la sramette en était très consciente. Elle découpa à l'aide de ses dagues une ouverture dans le tissus à côté d'elle, et passa entre les barreaux du véhicule pour se retrouver à l'extérieur. Le vent lui fouettant au visage, elle s’agrippa du mieux qu'elle put et se glissa vers l'avant.
Arrivée à la hauteur de la portière du passager, elle l'ouvrit à la volée. Le soldat n'eut pas le temps de pousser un cri qu'une lame lui trancha la gorge. Le chauffeur tourna la tête pour réagir, mais il c'était déjà trop tard pour lui; il subit le même sort que son collègue. Le camion commença à dévier dangereusement. Adonide, juste avant que son moyen de transport n'aille s'écraser sur le bord de la route, se jeta par la fenêtre pour atterrir sur un autre véhicule, dans le but de répéter ses actions.
Elle atterrit de plein fouet sur le capot. Malheureusement pour elle, le militaire était prêt et se mit à lui tirer dessus. L'assassine s'accroupit hors de tir devant les roues, son visage à quelques centimètres du sol défilant à toute vitesse. Elle regarda devant elle; ils allaient passer sous un pont. Elle eut une idée.
Rapidement, elle matérialisa deux longues cordes métalliques complétés chacune par deux crochets. Elle commença par les accrocher sur l'armature avant et, défiant la douleur de son bras, projeta puissamment les cordes sur les côtés. Sans perdre le moindre centième de seconde, elle sauta en face des eux soldats et, devant leurs yeux ébahis, se mit à courir à toutes jambes sur le toit vers l'arrière. Les cordes s'accrochèrent aux poteaux de soutien du pont, et se tendirent. Le bas du camion, stoppé net, envoya valser le véhicule dans les airs. Adonide profita de l'élan pour lancer sa tresse en direction du pont. Son bras blessé lui fit soudainement défaut, et elle ne put arrêter son plongeon vers le sol qui la menait vers une mort certaine.
"Je te tiens!"
Zultérion l’attrapa de justesse. L'eniripsa, de toute la puissance de ses petites ailes, s'éloigna de l'endroit en direction de Simon, Auriny et Hubur. La sramette jeta un coup d’œil sous ses pieds.Les deux camions qu'elle avait envoyés dans le décor ne constituaient plus aucune menace.
Soudain, quelque chose attira son regard. Un des véhicules de l'armée semblait perdre contrôle. Un homme aux cheveux blonds en sortit et se jeta dans l'herbe aux abords de la route, fit quelques roulades et sortit un petit pistolet de son étuis, qu'il pointa sur le dernier camion encore en route. Il fit feu.
La cible explosa, les entrainant dans la déflagration.
___
Giovanni était assis à la position du passager dans un des camions qu'il avait avoyé pour arrêter les wakfusiens. Il voulait superviser la capture, il ne voulait absolument pas qu'Isabella réveille les derniers endormis. Et ensuite, lorsque sa mission sera terminée, il ira parler à Charles pour en savoir plus. La situation était déjà assez compliquée comme cela, il ne voulait en aucun cas que cela empire. Il sortit un miroir de l'une e ses poches, et observa son reflet. Remarquant que ses cheveux étaient mal coiffés, il sortit un peigne et se mit à les arranger.
Une voix féminine se mit à crachoter dans son talkie-walkie. C'était la voix d'Elonora. Il se tourna pour ne pas se faire entendre par le conducteur, puis chuchota dans l'appareil:
"Je te reçois, Elonora.
- Giovanni, tu annules.
- Pardon?
- Tu les laisses s'enfuir. C'est Saternio qui le demande.
- Sans vouloir l'offenser, je crois qu'il laisse ses sentiments dominer sa raison, commenta le soldat. Ce n'est pas parce que Simon est son neveu qu'il doit le laisser s'échapper! A-t-il au moins une idée de ce qu'Isabella risque de faire?
- Il sait tout. C'est un ordre, Giovanni."
Puis plus rien. Elle venait de couper la communication. Giovanni soupira. Un mouvement dans le ciel attira son attention. Une femme avec une longue tresse venait de passer au-dessus d'eux. Il passa sa tête par la fenêtre pour regarder vers l'arrière. Il vit une sramette assassiner deux soldats, puis sauter par la fenêtre sur un autre camion. Il reporta son regard vers l'avant; un eniripsa semblait patrouiller au-dessus du pont vers lequel ils se dirigeaient. Juste à leurs côtés, c'est un homme aux cheveux roux qui tomba de nulle part sur le capot d'un autre véhicule. Ce dernier roula sur le côté et disparut de son champs de vision.
Le blond se hâta de sortir son arme de sa ceinture, et d'y acrocher un silencieux. Le pistolet à la main, il ouvrit sa radio à une fréquence audible par le S.S.C.R.S. Ils passèrent sous le pont. Derrière lui, un camion venait de culbuter dans les airs. Sans perdre un instant, il prit un air affolé et cria bien fort pour se faire entendre:
"C'est un piège! Ils ont un sniper!"
Aussitôt dit, il pointa le canon de son arme sur le front de son collègue chauffeur, et tira. Il poussa ensuite son corps mort sur le côté, et fit dévier son véhicule en ralentissant le plus possible. Arrivé au bord, il s'éjecta dans l'herbe et fit quelques roulades avant de se remettre à genoux. Il visa le dernier camion.
Giovanni vit un iop se battre à l'intérieur contre 3 soldats. Mais il n'y avait plus à hésiter, l'objectif s'éloignait à tout vitesse. Il visa le moteur, et appuya sur la détente.
La cible explosa.
___
Alors qu'il venait juste de sauter du camion, Rémiro atterrit sur ses deux jambes sur une petite voiture jaune. Il distingua au loin 4 véhicules militaires approcher. Tentant de garder son équilibre à cette vitesse, il s'accroupit. Puis il bondit. Tel un ressort, il réatterrit sur une fourgonnette, puis rebondit sur une autre voiture. Il allait sauter de ce véhicule sur un des camions lorsqu'il sentit son moyen de transport dévier, le chauffeur sûrement affolé. Pris au dépourvu, il tenta quand même le saut.
Il heurta durement le capot du camion directement sur le dos. À moitié assommé par le choc, il commença à glisser sur le côté. Il allait tomber sur la route lorsque, par réflexe, sa main s'accrocha à l'espèce de bastingue du véhicule. Le iop reprit son souffle, et regarda sous ses pieds. "Je l'ai échappé belle!" se dit-il. Il se traina vers l'arrière pour entrer dans le camion, croyant qu'il pourrait se reprendre un peu. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver trois soldats dans le compartiment, eux semblant aussi surpris que lui. Sans perdre de temps, Rémiro assomma les deux premiers. Le dernier sortit bien un pistolet, mais fut désarmé aussi vite par le guerrier, pour ensuite rejoindre les autres au sol.
Pouvant enfin souffler un peu, le iop regarda en direction des deux camions qui se trouvaient derrière le sien. Il vit Adonide atterrir dans l'un d'eux en déchirant la toile du compartiment arrière. Il se mit à réfléchir (si, si); pour arrêter son véhicule, il lui fallait atteindre l'avant. Juste au moment où il se hissait sur le toit, une poigne solide le tira vers le bas. Il tomba au sol, et reçut un coup de poing sur le visage. C'était l'un des soldats. Saignant du nez, Rémiro lui donna un coup de pied sur le bras, et le projeta sur le mur. Il se releva.
À sa grande surprise, les deux soldats aussi commençaient à se relever. Pourtant, il avait frappé assez fort pour les laisser sans connaissance plusieurs minutes! Les militaires se relevaient comme s'ils n'avaient subi aucun dégât, un peu comme des robots. Le iop se jeta sur un, l’assénant un coup derrière la nuque. Il y eu un craquement, et l'ennemi s'écroula, le cou cassé. Rémiro pivota sur lui-même, et happa directement le deuxième assaillant. Alors qu'il allait faire demi-tour, quelque chose le tiqua sur la main du soldat. Quelque chose qu'il n'avait pas remarqué, mais qu'ils portaient tous.
Des bandages.
Tel un zombie, l'homme au cou cassé se remit lentement sur pied, et replaça sa tête comme il faut sur son cou. Ses collègues ne tardèrent à pas le rejoindre, entourant Rémiro. De toute évidence, ils étaient immortels et ne semblaient pas sentir de douleur.
"Je suis mal barré là" remarqua tout haut le iop.
Il n'eut le temps que de voir un camion culbuter dans les airs, puis les soldats lui sautèrent dessus. Il tenta du mieux qu'il put de bloquer les coups, mais en vain; il s'écroula face à l'acharnement de ses ennemis. La dernière chose qu'il vit fut un soldat blond tirer dans leur direction.
Puis ce fut le blanc total.
___
"On va bientôt entrer dans la ville...
- Arrête de me parler, j'essaie de me concentrer.
- Désolé Auriny."
Simon observa attentivement leur compagnon à l'arrière. Son bâton illuminé, Hubur restait alerte aux menaces pouvant venir du ciel. L'enutrof sentait qu'il devait se méfier de lui, mais n'en cernait pas la raison. Après tout, il ne sentait rien de maléfique en lui, et il était sûrement plus honnête que lui-même. Son histoire semblait pourtant invraisemblable, et il voulait en savoir plus.
"Hubur?
- Oui?
- Si tu n'es pas un féca, pourquoi agis-tu en tant que tel? demanda-t-il.
- Pour trois raisons. La première, c'est que ma défunte mère était une féca. La deuxième, c'est que je possède à la base presqu'aucun pouvoir magique, les bracelets étant ma seule alternative. La troisième, c'est que, même si j'avais assez de pouvoir, il vaudrait mieux que je ne les utilises pas.
- Comment cela?
- Vous imaginez la pagaille parmi les wakfusiens si un eliatrop voyageait partout dans le Monde des Douze en faisant librement démonstration de ses pouvoirs?!
- Tu es un eliatrop?! s'exclama Auriny.
- Non, c'était juste un exemple, expliqua Hubur. Par contre, ma grand-mère en était une. Peut-être qu'avec un peu d'entrainement, je pourrais créer un portail ou deux, qui sait..."
Simon se retourna vers l'avant, et fronça les sourcils. Il se concentra, réfléchit un instant, compta sur ses doigts, puis se tourna à nouveau vers Hubur.
"Je ne te crois pas.
Le féca ouvrit grand les yeux, surpris.
- Hein?
- Tu as dit précédemment que ton père a 1942 ans. Si mes calculs sont exacts, il est né avant même le début de l'époque Dofus. De plus, en me fiant à mes connaissances de l'histoire eliatrope, ces derniers ont tous disparu il y a environ 10 000 ans. À l'époque où est (supposément) né ton père, il ne restait aucun eliatrop!
- C'est là que vous vous trompez, le contredit Hubur. Il y a une eliatrope qui a survécu à la destruction d'Orgonax avec les trois dragons. Elle avait reçu comme mission de garder l'eliacube.
- Comment s’appelait-elle?
- Nora. Ma grand-mère se nommait Nora."
"BAOM!"
Une explosion derrière eux les fit sursauter, les interrompant. L'un des camions militaire venait d'exploser. Hubur matérialisa une main verte géante qui s'envola pour rattraper Zultérion et Adonide qui avaient été frappés par la déflagration. La main les déposa sans encombre à l'arrière de leur véhicule.
"Et Rémiro? demanda Simon.
- Il était dans le camion, répondit le gouverneur, encore en état de choc. Je suis désolé.
- S'il a survécu, il ne pourra plus nous rejoindre, commenta Hubur.
- S'il a survécu..."
Page précédentePage suivanteCréé le 27/10/12 é 09:34
Derniére modification le 23/08/13 é 01:05
Liste des principales mises é jour :
24/02/13 - - Arrêt des images
- Moitié du carnet terminé
Je l'ai échappé bel --> échappé belle il me semble
Se reprendre un peu --> je comprends le sens, mais ça doit être du québécois car c'est pas la première fois que je vois ça
Ensuite, il y a des virgules/points virgules que j'aurais mis en simples points, mais ça tient du style personnel.
Au fait, je me suis toujours demandé : un type momifié a qui on casse le coup comme ici, il fait comment pour continuer à bouger? La com cerveau/muscle est pourtant interrompue.