Les malheurs de Quilby
"Yugo, je t'en supplie, ne me laisse pas là!
- C'est la seule solution.
- Mais je deviens fou ici!
- Tu es déjà fou, Quilby."
Et le portail se referma, laissant l'eliatrop, seul, des dizaines de milliards de milliards de kilomètres de blanc à la ronde. Quilby s'assit dans le vide, et ouvrit son unique main. Une fleur y était bien cachée. Aussi petite sois-t-elle, elle était vouée à être la seule à partager avec lui la dimension blanche jusqu'à la fin des temps. Il commença à arracher les pétales. Doucement. Une par une...
Elle était vouée à être la seule à partager avec lui la dimension blanche jusqu'à la fin des temps
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Le temps filait lentement. Ou rapidement, il ne le savait pas. Il ne le savait plus. Il ne savait plus rien. Le blanc lui avait enlevé toute notion du temps. Mais à chaque seconde, sa haine envers Yugo grandissait. "Il m'a enfermé une fois, se disait-il. Pour 10 000 ans. J'ai à peine réussis à sortir qu'il me réenferme à nouveau, même s'il n'a pas gardé sa mémoire du passé!" Les souvenirs dans son cerveau devenaient flous. Cela faisait peut-être des mois, des années, ou peut-être même des décennies qu'il était ici. Qui pourrait le savoir? Le temps n'existe plus... L'enfer vaudrait cent fois mieux. Ah, qu'il aimerais être à nouveau aux côtés de sa sœur adorée... Mais pourquoi Yugo ne l'a-t-il pas achevé?
Pendant qu'il se morfondait, il entendit un son derrière lui. Il réagit à la vitesse de l'éclair. En l'espace de quelques centièmes de secondes, les lignes sur son corps s'allumèrent, et sa faux se matérialisa dans sa paume. Il fit une culbute arrière, plus vite que la vitesse de réaction d'un œil normal, et trancha l'air de son arme en direction de la nouvelle venue...
"BAM!"
"BAM!"
Une explosion d'énergie renversa Quilby en arrière, faisant disparaitre les lignes bleues et sa faux. Le vieillard se remit difficilement sur pied. Devant lui, une forme féminine était entourée d'une aura bleue vive, empêchant de bien la distinguer. Il se mit à se plaindre:
"Ce n'est pas juste. Tu n'es pas venue avec ton avatar, cette fois? Comment veux-tu que j'aie une chance de te tuer?
- Je ne suis pas venue pour ça.
- Eh bien, dans ce cas, ne viens pas. Et puis, même si ce n'étais pas la raison, dis-moi pourquoi tu ne me laisses pas essayer cette fois?
- Parce que je suis morte.
Cette nouvelle décrocha la mâchoire de Quilby.
- Ton... ton avatar a été tué?
- Oui.
- Mais ça fait des dizaines de milliers d'années que j’essaie! Tu m'avais dit que tu faisais ça pour moi! Que c'était pour moi uniquement!
- Et ça fait des dizaines de milliers d'années que tu rates à chaque coup. Quelqu'un t'a devancé.
- Qui, Yugo? Je vais l'étriper, cette petite peste, je te jure, j'espère que...
- Ce n'est pas un eliatrop."
L'eliatrop se tut. C'était trop. Comment était-ce possible? Il ne comprenait pas...
"J'ai cru entendre que celui qui t'as tué n'était pas un eliatrop.
- Tes oreilles ne te trompent pas, Quilby.
- Tu as laissé un mortel te tuer?!
- Elle a réussis toute seule. Sans portail.
- Mais c'est n'importe quoi..."
Quilby fit dos à la dame, et s'assit en tailleur. Il prit la fleur qui lui tenait compagnie, et recommença à lui enlever les pétales, qui s'étaient magiquement recollées. Il l'ignorait.
"Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas venu pour ça, Quilby" continua la femme.
Elle tendit sa main devant elle. Un cube se matérialisa dans les airs, à quelques centimètres de son visage. L'objet était totalement bleu, et des lignes runiques reflétaient de la lumière. Le vieil eliatrop, sans se retourner, dit d'une voix grave:
"Tu as repris l'eliacube à Yugo?
- Non. Il l'avait laissé à Baltazar, avec le dofus de ta sœur.
- Bon. Et qu'est-ce que tu veux savoir?
- Où se cache le cœur d'Orgonax?
"Non. Il l'avait laissé à Baltazar, avec le dofus de ta sœur."
Quilby se mit à rire, un rire strident.
- Ha ha ha ha ha ha ha! Mais voyons, tout le monde sait que le cœur d'Orgonax n'existe plus! J'en ai fait l'eliacube, avec ce naïf de Chibi! Tu l'as devant toi, le cœur que tu cherches!"
La femme lumineuse apparut juste devant l'homme. Quilby se sentit soulevé du sol contre son gré, et une pression lui serrer le cou.
- Je suis peut-être vieille, mais je ne suis pas stupide. J'ai discuté avec Shinonomé et Baltazar. Je peut aussi aller lire les souvenirs de Chibi et Grougaloragran, mais je ne crois pas que ce sera nécessaire. Tu as utilisé le cœur d'Orgonax comme modèle à l'eliacube, ne me ments pas! Alors, je ne te le répèterai pas deux fois: où l'as-tu caché? C'est ELLE qui l'as?
- Je suis muet comme un crapaud de la planète Popol."
Quilby arborait un sourire sadique, un sourire de quelqu'un qui n'allait rien révéler pour quoi que ce soit. Il sentit la pression disparaitre, et il atterrit au sol. La femme fit disparaitre l'eliacube, et s'adressa encore au "traitre":
"Si tu me dis où tu as caché le cœur d'Orgonax, je te rendrai ton bras manquant.
- Est-ce que tu essais de faire du chantage? demanda l'eliatrop.
- J’essaie pas; j'en fais.
- Désolé maman. Ça fait 10 000 ans que je n'ai plus de membre gauche. Je peux encore m'en passer."
L'attaque des méchasmes, dirigée par Orgonax Page précédentePage suivanteDerniére modification le 27/12/12 é 04:43
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30/10/12 - Deux chapitres spéciaux, des sections en pause ou arrêtées, sections mises à jour.