Une étrange destinée... - Les Carnets 14 abonnés

Par gendiki

Prologue, Bonta sous tous les angles

"Pourquoi décider de partir à l'aventure, pourquoi ne pas rester dans le nid douillet qu'est la grande cité ? Certains vous diront que c'est pour la fortune, d'autres vous diront que c'est pour l'honneur. Moi, je n'ai pas eu le choix. Mes parents morts lors de ma petite enfance, j'ai du me battre toute ma vie pour survivre. Personne ne s'est jamais penché sur la petite gamine de 5 ans qui se disputait de la nourriture avec des pious. Il y a quelques temps encore, personne ne faisait attention à moi. Ce n'est pas qu'ils ne me voyaient pas, ils, se contentaient de passer à côté de moi sans me regarder. Aujourd'hui, je suis connu de beaucoup de bontariens, non pour ce que je suis, pour ce que j'ai fait. On ne voit toujours pas la fille de la rue au caractère solidement bâti par des nuits glaciales passée dehors. Non, on voit l'héroïne, la grande guerrière et ses exploits".
Zébuleen.
Bonta, sa taverne, sa bière trois piste, ses rue calmes et ordonnées, sa scierie légendaire, ses bosquets de frêne en plein milieu de la ville. Cette cité respire la joie. Mais revenons à la taverne. Celle ci est toujours pleine d'ambiance, mais, à cette heure ci, c'est l'apothéose. Comme tous les jours, zébuleen, une jeune pandawa qui, n'ayant pas les moyens de se payer une bonne bière de bonta, fait un spectacle pour régler l'addition souvent corsée. Borhn, le tavernier, lui offre deux bières par prestation, les autres, elle se les fait offrir par les spectateurs les plus généreux.

Le show de la jeune disciple du pandawushu est impressionant. Elle utilise du lait de bambou, cet alcool pandawa que seuls les disciples de la déesse de l'ivresse sont capables de supporter, pour cracher du feu, elle fait également des pirouettes autour du fameux tonneau qui ne la quitte jamais, et, le clou du spectacle, un serpent de flammes sort de celui-ci pour mourir dans un tonnerre d'applaudissements. Evidemment, pour ne pas lasser son public, elle trouve un nouveau tour chaque jour. Aujourd'hui, le public est particulièrement réceptif, elle boira bien ce soir.

Une fois la représentation terminée, un calme quasiment religieux, par rapport au vacarme du spectacle, retombe sur l'assemblée. En réalité, les ivrognes font tellement de bruit que l'on ne s'entend même plus penser. Dans un coin de la salle, deux hommes sous des longs manteaux, trop chauds pour la saison,discutent à voix basse. Cette attitude réservée attise la curiosité de Zébuleen qui semble la seule à les avoir remarquer. Curieuse de nature, surtout quand elle a quelques verres dans le nez, la jeune pandawa décide d'aller, discrètement, aller traîner son oreille du côté des deux inconnus.

Les deux hommes, inconscients du danger qui les menace, commencent à lever le ton.
"Mais arrête de dire n'importe quoi, Bonta est trop solide pour que l'on réussisse à la faire tomber ! s'exclame l'un d'entre eux tout d'un coup
- Chut, les murs ont des oreilles, surtout dans ce genre de trous pourris. réplique l'autre sur un ton méfiant tout en regardant autour d'eux."
Zébuleen, bien que bien éméchée, a la présence d'esprit de s'éloigner, feignant d'aller aux toilettes. Quand elle arrive dans la cabine qui se trouve à quelques mètres de la taverne, la stupeur la prend soudain. Ils complotent pour la fin de Bonta, mais comment feraient-ils ? Elle se donne le temps de récupérer ses moyens, puis retourne dans la salle. Trop tard, les deux hommes sont partis, mais la voix d'un des deux lui rappelle quelqu'un. Malheureusement, elle n'arrive plus à mettre un nom sur cette voix. N'ayant plus la tête à boire, chose rare pour un pandawa, elle part, dans les quartiers pauvres, à la recherche d'un endroit où passer la nuit.



La nuit est tombée depuis longtemps, mais il continue de marcher, il n'a que ça à faire. Depuis que le maître Ryôkan est mort, Senchi est seul au monde. Ce jeune iop, élevé par un vieux maître pandawa, est plus intelligent que ses semblables. Enfin, tout est relatif, il lui arrive, à lui aussi, d'être largué quand une conversation se penche vers la philosophie. En fait, il n'ère pas sans but, il veut se battre, ses sens de guerrier lui ordonnent de briser des membres, et d'arracher des dents. Il se dirige donc vers les bas quartiers où il trouvera sûrement des voyous prêts à tout pour quelques kamas. Après une heure de vadrouille dans le ghetto de Bonta, le iop commence à se décourager. Mais, comme les plus belles choses ne vous arrivent que quand vous ne les attendez pas, un homme, de forte stature, bloque le passage du jeune homme.

"Que fais-tu dehors par cette heure-ci morveux ? Ta maman ne t'a jamais dit que c'était dangereux par ici ?
- Ah, elle a du oublier de me le dire avant de mourir, répond Senchi avec un sourire provoquant.
- Bon, maintenant, donne moi tous tes kamas, et je te laisserai peut-être la vie sauve.
- D'accord, prête-moi 100 kamas et je t'en donnerai 100."
L'inconnu, rouge de colère qu'un gamin des beaux quartiers se moque de lui ainsi, s'avance d'un pas décidé avec un sourire sadique sur le bord des lèvres.
"Tu vas mourir, morveux."
Nullement impressioné, notre ami se met en position de combat. Sa garde est vraiment étrange pour un iop. Il a pivoté et est,à présent un peu de biais par rapport à son adversaire. Son bras gauche tendu vers sa cible, le droit, un peu en retrait, est juste à côté de sa tête prêt à frapper. Les deux combattants se font face, se jaugeant mutuellement. Bien qu'immobiles, les deux homme ont déjà commencé à se battre, par leur force de volonté. Le premier à porter une attaque n'est que rarement le vainqueur, ils le savent pertinemment et attendent que l'autre passe à l'action.

Le pillard en a marre. Iop comme Senchi, n'a pas beaucoup de patience. Dans un cri de rage, il enflamme son poing et se met à courir vers son adversaire. Le jeune iop, dans un calme olympien, se contente d'éviter le coup de poing en se penchant vers la gauche et de placer un gros coup de paume dans la cage thoracique du bandit qui est expulsé deux mètres plus loin. De plus en plus énervé, l'homme se lance dans une série de poings enflammés, tous évités. Ridicule et hors de lui, le iop charge son wakfu. La terre commence à trembler, ça ne sent pas bon. La colère du iop est telle qu'il semble prêt à exploser. C'est exactement ce qui se passe. Une aura de flammes se forme tout autour de lui, et la déflagration se fait sur un rayon de 5 mètres. Epuisé, et convaincu de la mort de son adversaire, la brute ne voit pas arriver les deux pieds qui s'écrasent sur ses épaules.

Senchi a sauté à plus de 7 mètres de haut, ce qui lui a permis d'éviter l'explosion. Il retombe maintenant, les pieds en avant, sur l'autre combattant, prend appui sur lui pour entammer un incroyable salto arrière et se réceptionne debout. Immédiatement, pour ne laisser aucun répit au racketteur, il saisit la tête de celui-ci, et le lance contre un mur. Le iop s'encastre la tête dans une maison avec un horrible craquement, et retombe flasque, comme si ses os et ses muscles n'avaient jamais existé. De son côté, le jeune iop reprend son errance dans les bas quartiers de Bonta, cet échauffement lui ayant donné envie de plus d'action.



Quartier général de Bonta, un magnifique chateau en pierres blanches tout illuminé d'étendards blancs et bleus. Ses couloirs fourmillent nuit et jour de centaines de bontariens. Ceux ci sont aussi bien des serviteurs qui gagnent leurs vies en faisant des tâches que d'autres ne veulent pas faire, que des politiciens ou des membres du gouvernement qui se rendent à une réunion. Parmis ces hommes et ces femmes pressés, un homme-chat, Stegnam, se promène tranquillement. Il jouît du spectacle, ses geôliers sont, eux-mêmes, prisonniers de leur emploi du temps trop chargé. L'ecaflip vient de sortir de prison, son crime est d'avoir insulté le chef des gardes, puis de s'être battu avec. On ne saura jamais s'il avait gagné le combat car Ceyla, générale de l'armée de Bonta est intervenue avec son pistolet qui a arraché la moitié du bras de stegnam. L'homme-chat ne doit sa survie qu'à ses puces de combat domestiques qui sont allées partout dans le château pour lui récupérer le sang nécéssaire pour reconstruire son muscle mutilé. Quand on lui a demandé pourquoi il avait attaqué le chef des gardes, il a répondu qu'il s'ennuyait.

Enfin bref, stegnam, que l'on surnomme L'As des as, ne suit aucune ligne de conduite. Tout ce qui l'intéresse, c'est le divertissement. Le voilà maintenant qui se dirige vers la sortie. Après des mois d'emprisonnement, il a besoin d'une bonne partie de poker et, à cette heure-ci, le seul endroit où l'on peut en faire, c'est le quartier pauvre de Bonta.



Quelque part dans Bonta, deux hommes encapuchonnés complotent à l'abri des regards.
"Bon, ici personne ne pourra nous entendre, même si tu commences à hausser le ton. Bonta est solide, mais nous avons un atout contre elle.
- Ah bon ? Et lequel ?
- Tu le sauras en temps voulu, tout ce qui compte maintenant, c'est que tu fasses un attentat contre le gouverneur lors de son discours, demain après-midi. Je veux que tu tires un coup, un seul lorsque le gouverneur prononcera ces mots : Aujourd'hui mes amis, nous sommes plus grands et plus forts que jamais. Si tu le rates, ne retente pas ton coup, fuis!
- Mmmmhhhh, est-ce que je serai bien payé pour ça ?
- Plus que tu ne pourrais l'imaginer..."
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