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Musique - clic droit, "Nouvel onglet")
Le jeune garçon se frottait fébrilement les mains. Malgré la large couverture qui recouvrait ses épaules, il avait encore froid. Ses cheveux étaient recouverts de gel, qui leur donnait un aspect cassé. Son nez rouge présentait déjà les signes d'un rhume, et ses mains tremblaient. Celui-ci avait du mal à les bouger, engourdies par le froid. Ses yeux regardaient à droite, à gauche. Il pouvait voir des passants recouverts chaudement vaquer à leurs occupations. Les cheminées des maisons qui occupaient la rue qu'il descendait crachaient de larges nuages de fumées dans le ciel sombre de la nuit. Il pouvait apercevoir des silhouettes dans le froid allongées au sol, certaines semblant inanimées sans que personne ne daigne s'occuper d'elles.
La dragodinde qui le transportait vers cet endroit qu'il ne connaissait pas avançait doucement, une grande partie de la neige de la veille n'était pas encore déblayée. L'homme assis devant lui tenait fermement les rênes de la bête. Son large manteau de fourrure venait dépasser des flans de celle-ci, sans tomber au sol. Après un instant à essayer de repérer les lieux malgré le brouillard et les flocons qui commençaient à tomber, le jeune garçon posa son regard sur son souffle qui créait un mini-brouillard lorsque celui-ci expirait. Son regard devint vide. Il regardait ce spectacle qui sortait de sa bouche sans grand intérêt, mais ne pouvait s'empêcher de le contempler. Pensif, il entendait alors dans sa tête résonner des cris du passé... Lorsqu'il reprit ses esprits, la monture s'était arrêtée.
L'homme devant lui descendit de selle, et l'empoigna par les aisselles pour le poser lui aussi à terre. Il sentit la neige à ses pieds déjà gelés, ce qui le brûla. Alors qu'il fronça les sourcils, et s'empressa de serrer encore plus la couverture qui le recouvrait par réflexes, l'homme avançait vers une immense bâtisse qui était en face d'eux. Le jeune garçon le suivit. Chaque pas était un véritable supplice. La neige lui brûlait les pieds, à tel point qu'il avait l'impression qu'il marchait sur du brasier.
Alors qu'il arrivait à rattraper l'homme malgré sa douleur, celui-ci s'arrêta devant une imposante porte. Deux gardes, légèrement mieux équipés que ceux qu'il avait pu apercevoir dans la rue se tenaient droits et fiers devant chaque entrée. A la vue de l'homme au manteau de fourrure, ceux-ci s'écartèrent dans un salut militaire. L'homme se retourna, et fixa le jeune garçon dans un sourire qui se dessina à travers sa barbe noire recouverte de flocons.
"Bienvenue à Bonta, mon jeune ami !",
s'exclama-t-il d'une voix grave et imposante.
A ces mots, celui-ci poussa une des portes de sa main de géant. De l'autre, il fit une sorte de révérence pour indiquer au jeune garçon d'entrer.
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Après une certaine hésitation, l'intéressé fit un pas dans la bâtisse dont il ne connaissait pour l'instant que l'aspect. Alors qu'il avançait et découvrait dors et déjà les dorures du bâtiment, et surtout sa chaleur apaisante qui le rendit tout de suite plus à l'aise, l'imposante porte se referma derrière lui. Il garda sa couverture et continua doucement son chemin le long d'un douillet tapis rouge. Des chandelles étaient disposées le long d'un hall qui semblait s'enfoncer encore plus loin dans la bâtisse, ce qui donnait une ambiance chaleureuse. Des lustres ornaient le large plafond, témoins de la richesse du propriétaire. Des tableaux étaient disposés ci et là sur les murs.
Intimidé, le garçon posait son regard sur tout ce qui l'entourait avec une curiosité mêlée à de la peur. Il avançait prudemment vers l'inconnu. Ses pieds et ses mains étaient encore glacés, malgré la chaleur ambiante. Des brûlures apparurent sur la pointe de ses orteils, le faisant souffrir de plus belle malgré le tapis en velours à chaque pas. S'enfonçant sur ce qui apparaissait être un château, ne pensant qu'à ce qui l'attendait, il arriva enfin à une porte. Il poussa l'un des pans timidement, ce qui la fit grincer dans un bruit effroyable. Là, il arriva dans une pièce spacieuse éclairée par un feu de cheminée. Des étagères de livres étaient disposés sur les côtés. Une grande table rectangulaire, où des piles de parchemins et de livres ouverts étaient disposés, se tenait au centre de la pièce.
Il entra toujours avec cette curiosité qui emplissait ses yeux à chaque fois que ceux-ci croisaient un objet. La porte se ferma derrière lui aussi lentement qu'il l'avait ouverte, toujours avec le même grincement insupportable. Il avança, et pu observer qu'un grand fauteuil était tourné vers la cheminée. Il distingua une silhouette, assise sur celui-ci. Au claquement de la porte, un silence envahit aussitôt la pièce, si bien qu'on entendait simplement le crépitement du bois dans la cheminée. Ce silence sembla durer une éternité pour le jeune garçon, qui s'était arrêté un peu avant la grande table. C'est alors que la silhouette daigna se lever avec délicatesse de son fauteuil. Celle-ci sorti de l'ombre, et laissa place à un homme. Sa coiffure grisâtre témoignait des ravages du temps. Des sourcils sévères surplombait le visage ridé de celui-ci. Il portait un ensemble chaud, qui s'apparentait à un peignoir de salon rouge pourpre.
L'homme avança lentement, en dévisageant le garçon qui baissa le regard. Il vint appuyer ses mains sur la table remplie de documents, et continua de le fixer. Après un silence pesant, celui-ci prit la parole :
"Je te souhaite la bienvenue dans ce château.",
déclara-t-il d'une voix cassée.
Le jeune homme ne leva pas le regard. Il était apeuré. Il ne comprenait toujours pas ce qu'il faisait ici, ce qui allait se passer, qui était cet homme...
"Tu dois avoir beaucoup de questions à me poser, cependant elles attendront demain. Tu as fait un long voyage, et tu dois être épuisé. Quand tu sortiras de cette pièce, une gouvernante te donnera des vêtements chauds, et te montrera ta chambre. Nous nous verrons demain matin.",
continua l'homme, qui après avoir fini cette phrase, retourna aussi lentement qu'il en vint dans son fauteuil.
Le garçon était silencieux, mais pas pensif. Il ne pouvait pas réfléchir. Il n'y arrivait plus. Tous les mots du vieil homme, celui-ci les entendaient à peine tant son esprit était ailleurs. Ailleurs sans pour autant l'être vraiment. Le grincement de la porte qu'il avait franchie le sorti de sa torpeur. Il se retourna, et vit une gouvernante qui semblait l'attendre rester dans l'ouverture. Il jeta un oeil au fauteuil du fond de la pièce. Le vieil homme était déjà assis.
Alors qu'il décida de suivre la gouvernante, il entendit encore une fois la voix enrouée de celui-ci du fond de la pièce. Aux mots prononcés, le petit garçon, épuisé, pressa le pas pour sortir vite de la pièce. Ils entrèrent dans ses oreilles comme des lames tranchantes. Sorti, la gouvernante le guida dans d'innombrables couloirs et escaliers. Il arriva alors dans une somptueuse pièce. Les dorures sur les murs et le velours rouge ornant le sol lui donnait un air de chambre de roi. Le laissant entrer, la gouvernante s'inclina, et ferma la porte derrière lui, le laissant seul. Une pile de vêtement secs se présentaient à lui, sur un lit deux places qui semblait lui tendre les bras. Une fenêtre donnait sur la cour du château, qu'il ne pouvait voir à cause du brouillard et de la neige. Il plia sa couverture au bord du lit, enfila les nouveaux vêtements qui lui allaient parfaitement, et se glissa sous les couettes chaudes et moelleuses. Soufflant sur la bougie posée sur sa très chic table de chevet, les mots du vieil homme retentirent dans son crâne. Si bien que celui-ci ne pu trouver le sommeil immédiatement, mais la fatigue se chargea du reste.
Demain, il aurait des réponses. Demain.
"Je suis navré, pour tes parents."Page précédentePage suivanteDerniére modification le 24/06/13 é 05:04
Voila, sinon très belle descriptions, grâce au rythme de phrase style Dilatation ( raconté un court moment sur beaucoup de ligne, donnant l'impression d'une description, tout en avançant dans le récit). Pas grand chose sur l'histoire, car pas assez d'information ^^!