Wakfu

[BG] Sol Grayford, son histoire. - Les Carnets Nombre d'abonnés3 abonnés

Les contes du vieil Enutrof -> Les histoires au coin du feu
0
Chapitre 3 : Le vieil homme.


Le jeune garçon entrouvrit les yeux. La lumière éblouissante du jour les lui ferma aussitôt. Attrapant le pan de ses couettes, il le rabattit sur lui, pour se dissimuler de l'astre du jour. Là, dans les ténèbres de sa caverne, il se réveilla doucement, frottant énergiquement ses yeux douloureux. Il n'avait pas beaucoup dormi, ses joues étaient rouges et irritées, témoins des nombreuses larmes versées au cours de cette nuit éprouvante. Quand il dormait, il rêvait de cette fameuse nuit du massacre de son peuple, et quand il ne dormait pas, il y pensait sans cesse.

Tout cela le rendait triste, mais surtout interrogatif. La principale question qui lui revenait dans son esprit torturé était "Pourquoi ?". Ce "Pourquoi", il se l'était posé depuis qu'il avait quitté son île. Pourquoi... Il aurait les réponses cet après-midi. En pensant qu'il était proche de connaître enfin la vérité, sa tristesse laissa place à sa détermination. Il poussa les couettes moelleuses d'un coup de bras. Encore aveuglé par la lumière du jour, il cligna plusieurs fois des yeux, en venant s'asseoir au bord du lit. Il remarqua alors qu'un plateau orné de quelques victuailles était déposé sur sa table de chevet. Il y avait tout ici de quoi faire un véritable festin. Affamé, il se jeta sur ces mets, et s'empressa de tout dévorer. Il ne savait pas quelle heure il était, ni quel jour nous étions, mais il savait qu'il avait faim, et c'était ça l'important.

Repu, et désormais non aveuglé par la lumière de sa fenêtre, il se leva de son lit. Il regarda à travers la vitre, et vit ce qui ressemblait à une cour. Elle était blanche. Le jeune garçon n'avait jamais vu ça. La neige, ça n'existait pas sur Thalun. Il en voyait à la lumière du jour pour la première fois de sa vie. Mais ce spectacle ne suffit pas à lui faire oublier sa quête de réponses. Encore en pyjama, il se dirigea vers la porte de sa chambre. En l'ouvrant, et en arrivant dans un large corridor, il remarqua la même gouvernante qui vint l'accompagner jusqu'à sa pièce qui attendait sur la droite. Ses yeux d'émeraude gravés sur son visage enfantin lui donnait un air malicieux. Plus grande que Sol malgré tout, elle portait l'habit traditionnel de gouvernante, des couettes brunes sortant de son chapeau de fonction. Elle lui sourit, en lui tendant ce qui ressemblait à un peignoir soigneusement plié.


"J'espère que vous avez bien dormi et bien mangé ! Mon maître vous attend dans le salon, enfilez ça, il ne fait pas si chaud dans les couloirs...", lui dit-elle sur un clin d'oeil complice.


Sol la dévisagea un instant, sans rien dire. Il prit le peignoir et l'enfila : c'était exactement sa taille. Il fut de suite réconforté par la chaleur que ce vêtement lui procurait.


"Suivez moi, c'est par là.", ajouta la gouvernante, qui commença à partir dans le corridor.


Sol lui emboîta le pas, toujours silencieux. Il continua de s'émerveiller sur les dorures du château. Tout ça lui semblait immense : ils passèrent par des couloirs, des portes, ils descendirent des escaliers, tournèrent à gauche, à droite... C'était un véritable labyrinthe ! Il apercevait de temps à autre des gardes lourdement armés effectuer des rondes, ou discuter. Certains attendaient devant des portes, d'autres non. Leurs armures blanches étincelaient à la lumière du jour.


"Ne vous en faites pas, plus tard vous retrouverez votre chemin facilement, c'est une question d'habitude.", déclara la gouvernante, ayant bien vu la mine inquiète du jeune garçon.


Sol la regarda un instant, puis détourna le regard, gêné. Après une marche relativement longue dans le château, ils arrivèrent devant la même porte qu'hier soir. La poussant, la gouvernante lui fit signe d'entrer en effectuant un petit geste de la main. Sol la regarda, et entra. Il reconnu de suite la pièce d'hier soir, mais cette fois beaucoup plus lumineuse. La gouvernante ferma délicatement la porte. Il n'avait pas pris la peine de regarder un peu plus cette pièce. Elle était spacieuse, éclairée et chaleureuse. Des étagères entières de livres étaient disposées sur son pourtour, ce qui lui donnait un air de bibliothèque. Une grande horloge était située entre deux étagères, son tic-tac sourd résonnait tant le plafond était haut. La même table était toujours au centre, disposée de pars et d'autres d'innombrables parchemins, ressemblant à des documents. Un large tapis ornés de motifs artistiques était juste en dessous de celle-ci. La cheminée, dans le coin droit de la pièce, crépitait toujours. Les deux grandes fenêtres qui étaient juste à côté de celle-ci donnaient sur la rue en face du château, d'où le jeune garçon arriva. Elles étaient tellement grandes qu'on aurait dit des vitraux. Cependant elles éclairaient si bien la pièce, qu'on aurait presque cru être dehors en plein soleil.

Le regard émerveillé, Sol contemplait ce spectacle. C'est alors que le même fauteuil qui était devant la cheminée grinça. Un large silhouette s'en détacha. L'homme d'hier soir vint jusqu'à la table, toujours de sa démarche pénible et lourde. Il s'assit sur une des chaises autour de celle-ci, fixant le jeune garçon de ses yeux noirs et profonds. Une pipe dépassait de sa moustache qui renforçait son côté sévère. Après un instant, il fit signe à Sol de venir s'asseoir en face de lui.
Sol s’exécuta, mal à l'aise.


"Tu es donc Sol. Fils de Kezn et Lia, c'est exact ? Tu es un membre du peuple des Pacifistes...", lui demanda le vieil homme, tirant plusieurs bouffées sur sa pipe, et prenant le temps de dire chaque mot distinctement.


Sol acquiesça de la tête, silencieux, et surtout intimidé par la voix grave et tonnante de l'homme. Après un silence pesant, le vieil homme soupira un nuage de fumée, fermant les yeux. Au moment où le jeune garçon commença à se demander ce qu'il lui voulait exactement, celui-ci rouvrit les yeux et le contempla, le regard triste.


"Je pense que tu attend des réponses, n'est-ce pas ? Tu te demandes ce que tu fais ici, et pourquoi on t'y a emmené.", lâcha le vieil homme.


Sol acquiesça encore une fois de la tête, lui qui attendait ce moment depuis quelques jours.


"Bien, je vais tout t'expliquer, tu as le droit de savoir.", soupira le vieil homme, la tristesse s'entendant dans le ton de sa voix.


Tirant quelques bouffées de sa pipe, laissant échapper un léger brouillard de sa bouche, le vieil homme commença à raconter à Sol ce qui s'est passé sur l'île de celui-ci.


"Tout d'abord laisse moi te dire où tu te situe. Tu te trouves dans mon château, dans le centre-ville de Bonta, la capitale de la Nation du même nom. Mon nom est Foneus Grayford, et ceci et ma demeure. Par le passé, j'ai connu tes parents, et nous étions devenus de bons amis.", expliqua le vieil homme, sa voix emplie de nostalgie.


Le vieil homme reprit son souffle, Sol suspendu aux lèvres de celui-ci, écoutant chaque mot avec attention.


"Je n'en ai pas l'air, mais j'étais un voyageur. Tes parents et moi nous nous sommes rencontrés lors d'un de mes premiers voyages sur ta magnifique île. Nous avons de suite sympathisé, et sommes devenus proches. A cette époque, tu n'étais pas encore né. Mon état de santé s'étant dégradé avec le temps, je ne pu revenir sur l'île après ta naissance. Nous gardâmes quand même contact via des lettres qui étaient acheminées par des connaissances Bontariennes qui effectuaient le chemin jusqu'à votre île.", raconta le vieil homme.

"Ils me parlaient souvent de toi. Me racontant que tu étais un garçon exceptionnel. Rien de bien surprenant pour des parents qui chérissent leur enfant, mais les connaissant, je savais que ce qu'ils me disaient était vrai... Et te voici... Tu as les yeux de ta mère.", continua-t-il, affichant un sourire triste en dévisageant Sol.


Le jeune garçon, rassuré par le sourire et l'apaisante façon de parler du vieil homme, était heureux d'être tombé sur quelqu'un que ses parents avaient l'air d'apprécier, et qui semblait compréhensif. Cependant le fait d'en parler raviva sa tristesse, et contemplant la même mélancolie apparente du vieil homme, il ne pu s'empêcher de commencer à verser des larmes. S'essuyant les yeux, et sanglotant un peu, il se forçait à redresser la tête pour fixer le vieil homme, sa soif de réponses prenant le dessus.


"Mais... Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'ils sont tous morts... ?", réussit-il à souffler entre deux sanglots.


Le vieil homme pris une mine grave. Fermant les yeux, et tirant sur sa pipe, il les rouvrit, ses épais sourcils légèrement froncés.


"Ces soldats en avaient après vos richesses. Ce précieux minerai que vous seuls déteniez, je pense que c'était le but de ces assassins. Ces assassins noirs, ce n'étaient autre que les soldats de Brâkmar, la cité de la Nation du même nom, nos rivaux.", lui répondit Foneus.Page précédentePage suivante
Derniére modification le 24/06/13 é 05:04
4 commentaires :
Albynn [Memoria Cataria]724Hors ligne
14/11/2012 (19:59)
*On recherche: Sol Grayford, vif. Motif: doit donner signe de vie.*
Patchs Gold, 1.01, 1.05, 1.08, 1.09, 1.13, 1.15 et 1.16
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
22/02/2012 (18:47)
Il y aura une suite de prévu? J'éspère que oui quand même :)
Bon courage pour la suite ^^
Patch 0.315
SolGrayford3Hors ligne
15/01/2012 (18:34)
Lol non mais tu as raison, ENFIN.
On va dire que j'ai eu quelques complications IRL (pour faire genre... non mais c'est vrai, heureusement) et donc j'ai pas vraiment eu le temps de m'y remettre. Mais me revoilà ;)
Merci pour le commentaire
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
15/01/2012 (18:13)
ha ben enfin! nan je lol. N'empeche tu écrit toujour aussi bien ^^ je n'ai pas eu l'effet de "pavé" dans ce chapitre comme dans les chapitres précedent. Bref tu t'es améliorer pour la lisibilité. Juste une question : tu prévois de continuer à des espaces longs entre chaque chapitres ou c'était un empechement?

Merci de ton chapitre ;p)
Laisser un commentaire :
Pour laisser un commentaire, vous devez étre identifié :
Login : Mot de passe : Mot de passe oublié ?
Pas encore inscrit ? Créez votre compte !