"Suis-je vraiment obligée de venir avec vous?
- Oui."
Adonide s'était assise sur un rocher aux abords de la clairière. Simon faisait les cent pas devant elle, la surveillant. Elle ne voulait pas les accompagner. Il voulait en savoir plus. "L'attente est source de satisfaction" disait son oncle. "Mais le temps, c'est de l'argent!" rouspétait son père. L'enutrof était patient. Et surtout...
"Pourquoi ne rapporterions-nous pas cette sramette à la prison de Bonta? demanda Lily.
- C'est vrai, poursuivit Auriny. Elle sera dans nos jambes.
- J'ai un plan en ce qui la concerne, rétorqua Simon. Et je n'ai pas envie de retourner au quartier général...
L'assassine se mit à rire.
- Tu as peur de Skaaz, n'est-ce pas? ricana-t-elle.
- No... non! s'exclama l'enutrof, soudainement mal à l'aise.
- Alors pourquoi? insista l'eniripsa.
- Je...
Il réfléchissait à toute vitesse.
- Je... je... Je ne m'entend pas très bien avec le chef des gardes, répondit-il finalement.
- Est-ce que tu vas bien Simon? questionna Lily. Tu bégayes
- Je suis nerveux, c'est tout.
- ... Possible... On est tous un peu stressés..."
La sramette continua de ricaner silencieusement. Rémiro inspectait les alentours, pendant que Gendiki tentait de dormir un peu, lui qui n'avait pas dormi depuis deux jours. Le iop alla rejoindre sa femme.
"Cet endroit est très près de chez nous, remarqua-t-il. Peut-être que c'est ici que les enfants sont partis.
- ... Si la zobale nous a bien dirigé...
- Oh, arrête d'être si méfiante, la réprimanda Lily. Regarde, elle a même laissé Andy se joindre à nous.
La sadidette embrassa le garçon.
- Je suis tellement heureuse...
- Moi aussi, affirma Andy. J'aurais été déchiré de ne pas pouvoir rester avec toi.
Il désigna la marque en forme de double-v dans la paume de sa main.
- C'est douloureux?
- Pas du tout, répondit Lily. Je suis sûre que cette source de wakfu nous sera très utile, à moi, Simon, Auriny et Rémiro. Donc, même si ça nous ferait un peu mal, ça serait un bien petit prix à payer pour nous empêcher de mourir dans d'atroces souffrances.
- Le stakfu est s dangereux que ça?
- Rémiro et Auriny en sont presque morts. Ils pourront témoigner. Et aussi...
Une larme coula de son œil. Andy essuya doucement sa joue.
"Qu'est-ce qu'il y a?
- Ma... Ma sœur, Chloé, s'est fait tuer par cette énergie!
Elle partit en sanglots. Le garçon aux cheveux roux la prit dans ses bras, tentant de la consoler avec tendresse. Il chuchota à son oreille:
"Je te promet que si un jour je peux revenir dans le temps, je la sauverai.
"Je te promet que si un jour je peux revenir dans le temps, je la sauverai."
Lily eut un petit sourire triste.
- Merci... snif..."
Un éclat de lumière les éblouit tous. Au milieu de la clairière, un rond bleuté se dessina, immatériel et translucide. Une surface bleue craquelée se mit à tanguer, comme en petites vagues. C'était un zaap. Le groupe de 8 personnes se regroupèrent devant.
"Ce portail a l'air instable, commenta Adonide.
- Comme tout zaap menant sur Terre... compléta Simon. La zobale avait raison!
L'enutrof regarda ses camarades.
- Quelqu'un veut y aller en premier?"
Personne ne réagit. Brusquement, un bruit se fit entendre dans la forêt. Un homme en sortit. C'était le féca qu'ils avaient croisé plus tôt dans la journée! Avant même que quiconque puisse parler, il se dirigea vers le portail.
"Je suis sauvé! Enfin un zaap! Je vais pouvoir rejoindre la civilisation! Adieu, forêt pourrie!"
Et il disparut dans le rond lumineux. Adonide s'avança à son tour.
"Autant y aller tout de suite, dit-elle en disparaissant.
Lily tira Andy par le bras.
- À notre tour. Fait attention à la secousse.
- Hein?"
Leurs corps furent absorbés par le zaap. Gendiki plongea à l'intérieur, se disant que ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Simon se tourna vers Auriny et Rémiro. Ils hochèrent simultanément la tête.
"Vite!" fut le dernier mot que l'enutrof dit dans ce monde. L'instant d'après, ils avaient passé le portail.
Le zaap s'éteignit aussitôt, laissant derrière lui une plaine totalement déserte...
___
Zultéria était tranquille dans sa chambre, dans l'une des tours du château de son frère. Comme chaque soir, elle écrivait ses mémoires, éclairée à la lanterne. Aujourd'hui sonnait exactement un mois et onze jours depuis la disparition de Zultérion. Elle déposait sa plume dans son encrier quand on cogna à la porte.
"Entrez!" cria-t-elle.
Un garde pénétra dans la chambre. Il s'inclina respectueusement.
"Le chef des gardes voudrait vous parler, dit-il.
- Dites-lui que j'irai le rejoindre dans quelques minutes.
- Impossible, mademoiselle Wzz. Il a insisté pour s'entretenir avec vous de toute urgence, maintenant, dans la salle du conseil.
- D'accord, dans ce cas, je vais m'y hâter."
La sœur du gouverneur rangea son petit calepin dans une étagère, s'habilla d'une robe de chambre et sortit de la pièce. Elle descendit les escalier d'un pas précipité. "Qu'est-ce qu'il veut à une heure si tardive? se demanda-t-elle. Qu'y a-t-il de si pressant?" Elle allait bientôt le découvrir. Après quelques secondes de marche, l'eniripsa entra dans la salle du conseil.
L'endroit était vide. Zultéria inspecta les alentours. Personne. Une mauvaise blague? Elle ne croyait pas. Ce n'était pas son style. Il se dit qu'il avait sûrement été retardé, et s'assit à la table pour l'attendre. Elle n'eut pas à patienter longtemps; le chef des gardes entra précipitamment. L'eniripsa se leva pendant que le xélor s'avançait vers elle. Ce dernier fit une révérence, puis embrassa le dos de la main de Zultéria.
"Pardonnez-moi, ma dame, si je vous ai fait poireauter ici trop longtemps.
- Arrête de te tracasser, rigola la fée. Je n'ai attendu que quelques secondes. Et cesse tes éternelles formules de politesse élémentaire, Pulsar, nous nous connaissons depuis tellement de temps.
Le chef des gardes se mit debout, et la regarda d'un air triste.
- J'aimerais que vous ne m'appeliez pas par ce nom, déclara-t-il. Même si nous sommes seuls, il vaut mieux ne pas prendre de risques. Il me semble vous l'avoir déjà dit...
- Désolé Skaaz, je n'y avait pas pensé, un malheureux réflexe... Mais après tout, qui pourrait découvrir ta véritable identité avec ton seul nom?
- Vous et votre frère, si je puis vous le rappeler. Et n'importe qui connaissant mon père, l'incluant.
- Je n'ai jamais compris pourquoi tu as préféré suivre ses traces, toi qui l'hais tant. Tu as un véritable cœur de iop, tu aurais pu en devenir un, comme Galanthe, ta mère.
- Je le déteste pour ce qu'il fait et pour ce qu'il a fait. Je le respecte pour ce qu'il veut faire.
Zultéria acquiesça.
- Je comprend, Skaaz. N'avais-tu pas quelque chose à me dire? Je suppose que ta famille n'est pas la raison de cette petite réunion..."
Skaaz fit demi-tour, se dirigeant vers la porte. Il fit un signe de la main à un garde qui attendait à l'extérieur. Celui-ci entra, poussant devant lui une table à roulette. Sur le meuble en question, un drap était posé sur une longue forme, la cachant complètement. Le xélor demanda au garde de prendre congé, ce qu'il fit sur-le-champs. D'un coup sec, Skaaz souleva le drap. Zultéria poussa un petit cri.
C'était un homme. Un enutrof avec une moustache et des cheveux bruns. Il était mort. Son visage était d'une pâleur morbide, et il avait une marque de couteau au cou. L'eniripsa se laissa tomber sur une chaise, s'accotant à une autre table en tentant de ne pas vomir suite à la vision macabre.
"Savez-vous de qui il s'agit? questionna le chef des gardes.
- Je... Je ne... Non.
- Cet enutrof porte le nom de Simon Loriamax."
Zultéria hoqueta de surprise.
-Simon?
- Oui. Il a été tué lors de l'attaque des srams au Faubourg de la Sainte Eau Dorée, il y a 3 jours de cela.
- Mais... Mais... Il est venu me voir ce soir-là...
- Parce que l'homme que vous voyez ici n'est pas le vrai!
Il cogna la surface de bois de son poing.
- Une doublure, un double, un faux, une couverture, voilà ce qu'il est!
La femme fixa le mort.
- Et... Où veux-tu en venir, à me montrer ce corps? Il n'y a pas à s'inquiéter si le vrai est vivant, non?
- Vous ne comprenez donc pas?
Le xélor replaça le drap.
- Je vais résumer la situation. Un soir quelconque, un évènement quelconque sur la place du marché du pont marchand. Et là, comme par hasard, des srams attaquent, comme par hasard, il s'agit d'une conférence mettant en avant les meilleurs financiers du Monde des Douze, comme par hasard, seuls eux sont visés, et, comme par hasard, Simon a payé quelqu'un pour se faire tuer à sa place! Croyez-moi, ma dame, je ne crois pas aux hasards!
- Cesse tes conclusions douteuses, Skaaz, le supplia la guérisseuse d'une voix mal assurée. Pourquoi aurait-il voulu enfermer la sramette, dans ce cas.
- Peut-être parce que cette Adonide ne faisait pas parti de ceux qu'il aurait envoyé!"
Elle ne savait plus quoi dire. Elle ne voulait pas y croire, mais c'était maintenant évident. Tout se tenait. L'homme en armure se dirigea vers la sortie, emportant avec lui le défunt.
"Ce n'est pas qu'un simple enutrof que vous avez envoyé chercher votre frère, conclut-il gravement. C'est un assassin."
"Ce n'est pas qu'un simple enutrof que vous avez envoyé chercher votre frère. C'est un assassin." Page précédentePage suivanteDerniére modification le 29/10/12 é 09:42
Liste des principales mises é jour :
13/10/12 - Finition des 20 chapitres
Et le féca est bien un voyageur lui aussi. A voir s'il a fait exprès ou pas de prendre CE zaap.
"Vite" tu copies Glip là...