Quand les flics reviennent
Antoine écoutait attentivement les bribes de Simon.
"... Il était tout habillés de noir, et portait un bandeau qui cachait la moitié supérieure de son visage...
Le jeune s'empressait de tout raconter en détail.
- ... Lorsqu'il a tué ma mère, il a été sans merci! Je... je ne sais pas ce que je donnerais pour revenir dans le passé et la sauver..."
Après être resté environ une heure au poste de police, il avait été reconduit au département de la GRC. sous la demande d'Antoine. Ce dernier était perplexe, et s'intéressait à tout ce qui avait un lien avec cette histoire. Il avait toujours été intéressé par tout ce qui sortait de l'ordinaire, c'est bien pour cela qu'il est entré dans la section fédérale de la police canadienne. Jamais par contre il n'aurait cru un jour que ses rêves les plus fous auraient été exaucés par la venue de Renée Walker.
"... Et là, j'ai été chercher mon phorreur, et on a...
- Woah, stop, attend un peu, l’interrompit l'agent. On va plutôt parler de tout ça dans mon bureau, où c'est insonorisé."
Ils se déplacèrent vers le bureau en question. Charles les y attendait.
"Je peux écouter moi aussi?
- Non, Charles, désolé, répondit Antoine.
- Mais pourquoi? J'en sais déjà une bonne partie, vous savez. Je sais garder un secret.
- J'ai dit non. Ce n'est pas une question de secret, c'est une question de sécurité. C'est non-négociable.
Il ferma la porte derrière lui, le laissant seul avec l'enutrof dans la pièce.
- Bon, raconte-moi un peu, dit Antoine. Tu disais que tu étais allé chercher ton phorreur, c'est ça?
- Oui.
- Tu as réussi la fusion?
___
"... Eh bien, quelle histoire!"
Antoine commençait à se demander à quoi rimait tout ceci. Un nouvel assassin était arrivé, un roublard celui-là. Renée ne lui avait pas dit qu'elle avait d'autres ennemis... ou peut-être qu'elle ne le savait pas.
"Tu sais que tu es extrêmement chanceux d'être encore en vie? assura-t-il à Simon. Renée m'a raconté que les roublards étaient presque aussi sournois que les srams.
- J'avais remarqué.
- Tu vas t'en remettre? Après tout, tu viens de perdre ta mère.
- Il le faut bien, dit Simon en s'essuyant les yeux. Je dois rester alerte et sain d'esprit: on en veut à ma propre vie, après tout. Je suis en danger de mort et, comme vous dites, ce Doflix risque de récidiver.
- De ce côté, ne t'inquiète pas. Ici, personne ne viendra t'attaquer. Par contre, il faudrait avertir Renée et tes amis..."
"Toc! Toc! Toc!"
Charles cognait à la porte. Il avait l'air d'avoir quelque chose d'important à dire. Antoine lui fit signe d'attendre deux secondes, puis se pencha vers Simon.
"Tu ne racontes cela à personne. On ne sait pas en qui on peut faire confiance.
- Et vous, pourquoi madame Walker avait confiance en vous?
- Euh... je suppose que c'est à cause de ma personnalité. Je ne suis pas du genre à trahir un secret, surtout pas de ce type. Ironiquement, cette information ne doit pas tomber entre les mains des forces policières.
- Pourquoi?
- Pourquoi? Réfléchis un peu, tête de moule! D'après toi, qu'est-ce qui arriverait si la population de la Terre tombait au courant de sois-disant visiteurs extraterrestres? Il est trop difficile d,en évaluer les conséquences.
- Hum... oui, vous avez raison.
- Alors, tu me promet que tu ne diras rien?
- Oui, promis."
L'agent se leva, et se dirigea vers la porte. Charles trépignait derrière.
"Qu'est-ce qu'il y a, Charles?
- C'est Annabel. Elle a trouvé quelque chose. Elle veut vous parler."
Antoine se dirigea rapidement vers le poste de travail de la femme. Celle-ci avait ses écouteurs sur ses oreilles et tapotait des choses sur son clavier. Lorsqu'elle vit son supérieur, elle stoppa sur le coup.
"Monsieur, j'ai retracé Gendiki.
- Hein? Comment avez-vous fait?
- J'ai utilisé un logiciel spécial d'écoute téléphonique. En utilisant le mot-clé Gendiki, j'ai pu écouter un appel qu'il vient juste d'envoyer.
- Mais c'est illégal! Ce type de logiciel va directement à l'encontre des principes des droits et libertés de la personne de la Constitution! Vous êtes folle?! Où avez-vous trouvé ce programme?
- Là n'est pas la question. On est en période de crise, il faut agir pour la sécurité de toute la population. Alors?
Antoine soupira.
- Ensuite, tout va revenir contre moi... Tant pis. Annabel, envoyez une troupe à l'adresse que vous venez de trouver.
- Bien.
- Par simple curiosité, où se situe leur cachette?
- Une fonderie de bronze et d'aluminium, la fonderie Fondalco.
- D'accord, allez-y maintenant."
Annabel ne se fit pas prier, et partit au triple galop. Charles allait la rejoindre, quand Antoine l'arrêta en attrapant son épaule. Surpris, le chauffeur se tourna vers son interlocuteur.
"Qu'est-ce qu'il y a?
- Comment va votre relation, entre toi et Annabel?
- Très bien. On est sorti deux-trois fois ensemble, et j'ai l'intention de la réinviter au restaurant ce soir.
- Est-ce qu'elle agit bizarrement?
- Non, pourquoi?
- C'est à cause de... je ne sais pas comment l'expliquer, mais je ne lui fait pas confiance, avoua Antoine. Elle agit étrangement, et semble trop expérimentée pour une débutante. Je crains qu'elle puisse être une taupe dans la GRC.
- Et vous voulez que je l'espionne, c'est ça?
Le visage de Charles s'était rembrunit.
- Vous avez le culot de me demander quelque chose qui serait totalement contre mon gré, alors que vous n'êtes même pas foutu de m'expliquer correctement ce qui se passe!" cracha-t-il avec colère.
Il prit congé sans un mot de plus.
___
Lily, Rémiro, Auriny et Renée étaient (encore une fois) assis autour de la table. Celle-là même autour de laquelle ils avaient discuté de l'histoire des wakfusiens, et où ils avaient été interrompus par Gendiki. Évidemment, en tant que table de la cuisine, tous les repas se déroulaient sous ses yeux. En fait, à part les tables, seules les chaises peuvent se vanter d'en savoir plus que n'importe qui dans le monde. Les tables sont les témoins silencieux de toutes les discussions. Et, cette fois encore, c'est autour de ce meuble que Renée va recevoir son coup de téléphone.
La féca décrocha.
"Oui allo? Renée Walker à l'appareil.
- Renée, c'est Antoine.
- Ah, salut Antoine. Quoi de neuf?
- On a retracé Gendiki. Tu dois vite venir. Nous savons tous les deux que ce n'est pas qu'une petite troupe policière qui réussira à l'arrêter.
- Comment l'avez-vous localisé?
- C'est Annabel qui a découvert un appel téléphonique où était mentionné l'adresse de sa cachette.
- Annabel? s'étonna-t-elle. Encore? Elle est bien bonne!
- Trop, je trouve. Qu'en penses-tu?
- Je pense qu'on a d'autres chats à fouetter qu'une agente qui fait bien son travail. Je vous rejoins dans quelques minutes. Terminé."
Renée se leva, aussitôt imitée par Auriny et Rémiro. L'eniripsa et le iop étaient prêts pour de l'action.
"Où va-t-on? demanda Auriny.
- On va arrêter Gendiki. Avec un peu de chance, on va pouvoir en savoir plus sur Isaure. C'est bien lui qui t'a donné le morceau de journal?
- En effet.
- Il doit donc avoir le reste. Allons-y.
Lily ne se leva pas.
- Tu ne veux pas venir, Lily?
- No... non... Je préfère... rester ici, bafouilla la petite fille.
- Si tu veux, hocha Renée. Ça risque d'être dangereux de toute façon. Nous ne serons pas partis longtemps, fais attention à toi."
Ils s'habillèrent en vitesse, et partirent en moins de deux. Le bourdonnement du moteur démarra, puis se dissipa rapidement à mesure qu'ils s'éloignaient. Lily couru à la fenêtre du salon. Elle attendit patiemment que le véhicule ait disparu de son champ de vision. puis couru vers la cuisine.
Elle ouvrit les tiroirs un par un, à une vitesse endiablée. Elle jeta des ustensile sur le sol et fouilla frénétiquement dans l'argenterie et les couverts. Soudain, son regard s'illumina. Elle avait trouvé ce qu'elle cherchait: une paire de ciseaux.
Elle se précipita dans sa chambre, et sauta sur son lit. Elle agrippa sa poupée, et se mit à la regarder attentivement. "Dans la tête, qu'elle m'a dit..." Avec délicatesse, elle manipula habilement les ciseaux pour couper une première broche. Puis une deuxième. Et une troisième. Lorsque la tête fut délivrée de toutes ses attaches, la sadida ouvrit l'ouvrit, et regarda à l'intérieur: à la place du rembourrage étaient amassées des dizaines de graines bulbeuses.
"Ha, ha, ha!"
Prise de peur, Lily regarda derrière elle. Sur le rebord de la fenêtre se tenait un homme très barbu au regard menaçant. Xakraz sauta dans la petite pièce.
"À nous deux ma jolie..."
Page précédentePage suivanteDerniére modification le 03/01/13 é 04:16
vivement lundi