Wakfu

L'Espoir (Partie 1) - Les Carnets Nombre d'abonnés3 abonnés

Les contes du vieil Enutrof -> Les histoires au coin du feu
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Iclafipartare casa sa bombe dans l'angle de la pièce. Il poussa la porte qui pivota sur ses gonds sans grincer. Aucune patrouille. Il courut tout au fond : la seule porte verrouillée. Elle ne résista même pas un instant au roublard. Il entra dans une salle remplie de coffres et percée d'aucune ouverture. Le Garde en faction le remarqua trop tard. Une balle transperça sa tête. L'intrus fonça vers le tableau placé au mur. Rien d'autre qu'une liste des Gardes de la salle. Il estima qu'il avait deux bonnes heures avant que ce corps ne soit découvert. Il installa trois bombes incendiaires afin qu'il ne reste rien des coffres.

Des bruits de pas l'alertèrent : une patrouille passait. Il retint sa respiration et s'immobilisa. Ils continuèrent leur route sans rien entendre. Gros manquement au règlement, ils ne fouillaient pas les salles. Une fois la patrouille disparue, il se jeta dans la salle opposée. Une bombe alla se casa sous le plafond. Le pyromane équipa ainsi tout le couloir.

Il passa à l'étage inférieur par un escalier en colimaçon. Une escouade de Gardes le surprit à mi-chemin. Il ne les avait pas entendus. Il leur lança une bombe aveuglante. Son explosion les mis groggys immédiatement. Iclafipartare les acheva au pistolet. Le nouveau couloir était percé d'ouverture sur sa gauche et tournait à droite au bout. Il reprit sa course en projetant une poudre dans l'air. Un amaknéen en armure le percutât de plein fouet. Le soldat dégaina et... Fixa la plaie béante qui remplaçait son ventre. Il bascula dans une tourelle de tir. Le roublard en profita pour cacher une bombe sous sa dépouille. Il continua sa course à travers des couloirs identiques et peu gardé, en plaçant ici et là des bombes et en saupoudrant sa poudre incendiaire dans l'air. Il parvint enfin à un carrefour. Le plancher de pierre s'effondra sous une mini-charge. Les vrais engins explosifs arrivèrent ensuite et furent recouverts par les restes du sol recollés. Il prit tout droit et déboucha dans une grande tour. Un dortoir.

«Alerte! Alerte! Aler...»

La sentinelle s'effondra. Une dague ressortait de son cœur. Iclafipartare plia les jambes et se glissa sous le premier militaire. Une gorge coupée. Le second eut droit au même sort. Le troisième ne comprit même pas.

Sa position faiblissait. Une foule de Gardes réveillés l'assaillaient. Et certains d'entre eux étaient de vrais combattants. Il frappa le plus proche avec une lame géante qui le propulsa en arrière.

«Alerte! Intrus dans la tour Est intérieure! Alerte!»

Le roublard lança plusieurs bombes qui explosèrent simultanément. Un mur de flammes le séparait des militaires. Il se retourna et para le coup d'un féca arrivé. Un autre. Et un autre. Il était bloqué entre son mur de flammes et les renforts. Iclafipartare prit une bombe noire en main :

«Arrière! Arrière!»

Les assaillants continuèrent leurs assauts. La bombe explosa. La pièce était plongée dans le noir malgré le brasier du dortoir. Une bombe fit chuter le mur droit du couloir dans le noir. Le roublard aux cheveux roux s'enfuit par le trou. Son grappin le projeta sur une fenêtre qu'il voyait en face. Un hall. Gardé par deux patrouille. Ses dagues volèrent et tranchèrent net les ceintures. Alors qu'ils se baissaient pour prendre leurs armes, une bombe les mis hors-jeu. Iclafipartare regarda par la fenêtre. Il estima qu'il se trouvait assez loin de l'aile d'où il avait sauté. Il la fit sauter. Une simple balle tirée sur une bombe laissé là-bas suffit. Le mécanisme projeta des flammes tout autour de lui. La tour dortoir fut séparée du couloir et s'effondra. L'air des couloirs s'embrasa. Les autres bombes explosèrent à leur tour. Des morceaux de roche de plusieurs tonnes volèrent. Les tuiles s'effondrèrent sur des ruines absentes. La pierre, le roc, le bois, les hommes, tout brûla. La nuit n'était plus. Le brasier ardent rongeait les chairs et le cœur des autres Gardes dans une lumière rouge sang. L'aile Est qui donnait sur une des façades de la mer n'était plus.

Le pyromane ne prit pas de risque avec ce hall. Il y mit une poignée de bombes pour s'assurer qu'il ne reste rien de la cinquante de mètres carrés. La grande porte de la salle se plia sous le souffle d'un de ses mécanismes et emporta dans les limbes le soldat qui la gardait de l'autre côté. Le Hors-la-loi s'enfonça dans le couloir. Ce dernier donnait sur un double escalier en spirale. Le roublard continua sa route sur ses marches. Il comprit qu'il ne menait qu'au sommet de la tour qui devait l'abriter. Des meurtrières perçaient ici et là sur le chaos des ruines ou sur la mer.

«Il est ici! Double escalier! Il est parti du hall Ouest!»

Une balle fit taire à jamais le militaire. Les marches enroulées débouchaient sur une salle circulaire encadrée de balcon. Un bataillon attendait le pyromane. Une haine pure brulait dans leurs yeux. Ils chargèrent. Un mur de bombes les stoppa violemment. Des crâs et crâttes décochèrent des volées de flèches explosives. Un roublabot traversa le brasier en réponse. Ce qu'il portait carbonisa leurs dépouilles. Iclafipartare sortit sur les balcons. Il se trouvait dans une des tours de guet de l'enceinte intérieure. Ni la plus élevée ni la plus basse. Le pyromane s'encorda solidement au balcon et désescalada du côté intérieur à la citadelle.

«Tirez-le! Tirez-le! Il est sur le mur Sud de la tour vingt-six!»

Le mur était criblé de flèches. Les tirs s'ajustèrent. Sa corde fut subitement coupée. Iclafipartare chuta. Il eut juste le temps de placer trois charges. Les flèches amaknéennes provoquèrent l'apocalypse.

La première bombe souffla un vent moite et glacé. Une mince couche verdâtre recouvrit tout le secteur. Le second mécanisme incendiaire enflamma cette substance. La forteresse parut brûler. Les cris des militaires se mêlèrent au vacarme de la troisième charge. Celle-ci arracha des centaines de blocs à la tour. Déséquilibrée, elle s'effondra sur la citadelle. Elle écrasa les bâtiments de pierre dans un fracas assourdissant. Les remparts furent lacérés, les tours renversées à leur tour, les couloirs furent éventrés, le tout dans le nuage de poussière le plus phénoménal que le continent ait connu depuis des siècles. L'effet se prolongea en boucle à cause de la chute des autres tours. Une colonne d'une fumée sombre et dense se mêla aux indénombrables débris suspendus dans l'air : tout, les pierres, le roc, Emelka, tout s'embrasait. L'air arracha aux rares Gardes survivants des quintes de toux si violentes qu'elles devinrent mortelles. La fumée s'étendit sur toute la péninsule emelkaenne en apportant ses reflets de ruine et d'agonie.

Le visage masqué par sa lourde cape, le roublard traversa les décombres toujours en mouvement anarchique. La chute d'une coupole manqua de l'estoquer. Les colonnes, les murs, les fragments de tours firent de sa route un parcours de combat. Arrivé à ce qui fut le centre de la place forte, il se vida de presque toutes ses bombes. Il en fit très vite un tas sommaire mais organisé. Le Hors-la-loi déroula un fil invisible qu'il plaça dans les ruines environnantes. Un fil de détente. Les secours des autres garnisons en feront leurs frais.

«Je vais te tuer!!!»

Un Garde avait dû survivre. Un sacrieur s'avança en évitant le fil :

«Comme si je n'avais pas vu ton piège!»

Les énormes mains sanguines du titan manquèrent de fracasser le crâne du responsable du chaos ambiant. Le flot de balles et de mitraille ne lui fit aucun effet.

«Je suis déjà mort! Mais je t'emporterai avec moi!»

Iclafipartare roula sur le côté. Un vrai problème l'assaillait. Les coups toujours plus violents le rabattaient doucement vers la falaise et la mer. Un bloc deux fois plus gros que lui écrasa le pistolet qu'il tenait. Un autre lui arracha celui de la main opposée. Une main, rapide comme le vent, le saisit à la gorge. Le sacrieur se mit à avancer vers l'océan. Un pas. Puis un autre. Le pyromane, asphyxié et solidement tenu, ne pouvait fuir. Les coups de dagues qu'il donna n'eurent aucun effet. Le flot de sang qui coula des plaies du Garde ne dérangea celui-ci pas le moins du monde. Iclafipartare ne touchait plus le sol. L'abîme qu'il avait escaladé l'accueillait sous ses pieds.

«Adieu!!!»

Une main rejoignit celle qui étranglait le roublard roux. Le visage de ce dernier tourna du bleu au violet.

«Pourquoi? Pourquoi nous avoir tous tués? POURQUOI?! Sois-tu maudit!!!»

Les puissantes paumes s'évanouirent. Iclafipartare chuta dans le vide.

Il partait au sommet.



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Le manoir se trouvait dans la Havre-Monde des plages de Macheville. Une grande étendue d'herbe, de haies et de fleurs accueillait les visiteurs. Une grande allée au sol de galets les menaient ensuite vers la bâtisse aux allures ancestrales. Après avoir passé les portes légères de l'habitation, les carreaux de bois, les hautes fenêtre cristallines, l'étage bondé de musiciens, l'âtre rougeoyant attiraient les regards. Une nuit claire éternellement figée dans ses étoiles baignée en tout temps le lieu.

«Pourquoi ces réceptions idiotes, songea intérieurement Rhigalt. Au moins je pourrai obtenir des informations.»

Un messager perché sur une dragodinde lui avait transmit un message de Wayter qui "l'invitait" à se rendre au bal organisé par Ilof. Mieux valait obéir au Gouverneur : s'il était, comme cet ordre déguisé le laissait présager, en période de paranoïa, le moindre dérapage lui ferait perdre sa place. Arrivé aux alentours de la porte, il fut interpellé :

«Yeeeeeeah! Rhigalt! Encore m'rci pour c'tte place de Challengeur!
-Bonsoir Ilof. Je vois que tu as réunis toute la bourgeoise.
-Pas qu'ça! Les pauvres sont d'hors car ils ont pas de t'n...
-Bref. Wayter est ici?
-Il m'a dit qu'il avait trop de boulot. Mais il t'a viv'ment r'commandé.»

Le xélor obtint via cette information la confirmation de ses soupçons. De plus, il était prêt à parier que le paranoïaque avait mandaté des espions pour s'infiltrer et l'espionner.

«T'es v'nu avec qu'elqu'un?
-Je ne savais pas qu'il fallait être accompagné.
-Dans ce cas, j'aim'rais te présenter Colette, dit le zobal en tendant le bras à une crâ qui passait.»

Elle portait une armure de Samoussaï aux mêmes motifs que Rhigalt.

«Oh, mon Oracle favori, salua-t-elle en faisant allusion au grade du Chef des Gardes dans la guilde qu'elle menait.
-Princesse. Si j'avais su que tu étais là, j'aurais mis une tenue décente.»

Croyant avoir réussi son coup, le Challengeur s'éclipsa alors qu'ils passaient la porte. Une foule de personnes emplissait déjà la salle.

«C'est à dire?
-J'aurais pris deux ou trois armes supplémentaires.
-Toujours jaloux que je te sois passé devant après la fuite de Well?
-Tu faisais quoi sur la place marchande il y a peu?
-Je venais assister à l'exécution bien sûr.
-Que faisais-tu?
-Je postais une lettre.
-À?
-Et toi, fit-elle en esquivant la question. Tu n'étais pas à Katrepat ce matin. Dommage. Les plastrons vampiriques se vendent pourtant si bien. Où étais-tu?
-C'est moi le Chef des Gardes, c'est moi qui pose les questions.
-C'est moi ta Princesse, répliqua Colette en référence au nom du grade de Meneur qu'elle s'était elle-même donné. C'est moi qui pose les questions.
-Comme tu voudras. Je faisais du commerce d'informations souterraines.
-Arrête ta comédie. Tu ne fais jamais rien pour rien. Qu'est-ce que tu cherches.
-Toujours en querelle avec ta vieille amie?
-Qui?
-Miss Étincelle, voyons. L'endroit où elle se terre t'intéresse?
-On l'élimine à deux? On y va quand?»

Coïncidence, ce fut ce moment précis que choisis l'éniripsa pour entrer. L'espace d'un instant, tout le monde se tut, fasciné par sa beauté. Au delà de sa grâce habituelle, elle semblait s'être teinté les cheveux puisque ceux ci étaient passés d'or à mi-chemin vers le miel. Des filins argent soutenaient des fleurs aussi douces que belles partis la magnifique chevelure. Elle portait une robe de bal nacrée. Celle-ci se finissait à son sommet par une bande tissée de fils d'or qui caressait doucement sa poitrine - jusqu'où montait la robe - et descendait légèrement plus bas dans son superbe dos. La robe se finissait un peu au-dessus de ses chevilles. Un vent absent faisait onduler l'ouvrage et lui donnait un air, si toutefois cela était possible, encore plus fabuleux. Des chaussons assorties à petits talons protégeaient ses doux pieds. Ses mains si agréables à la vue étaient couvertes par de très fins gants d'un blanc pur. Ses ailes cristallines battaient tout doucement en reflétant les reflets infinis de la lumière. Les conversations reprirent, gênées. Personne n'osait élever la voix. Les regards étaient magnétisés par celle qui ne pouvait être que l'incarnation d'une divinité. Ses yeux, sa bouche, ses mèches de cheveux monopolisaient l'attention de la plupart des danseurs, des visiteurs et des musiciens. Les plus audacieux contemplaient sa gorge, ses épaules, son dos, sa poitrine avec une délectation honteuse, comme si l'éniripsa dégageait une telle aura de pureté qu'elle forçait à la pudeur.

Miss Étincelle s'avança vers Rhigalt en riant fraîchement :

«Quelle bonne surprise! Rhigalt, mon Chef des Gardes favori! Vous étiez-donc invité?
-Toi, par contre tu ne figurais pas sur la liste, l'attaqua sèchement Colette.
-J'ai étais invitée au tout dernier moment. J'ai d'ailleurs eu un mal fou à trouver un cavalier convenable. Et vous, cher Rhigalt, avez-vous trouvé la perle rare?»

La belle adressa un clin d'œil au xélor. Ce dernier sentait les veines de sa tempe battre à toute allure. Il devait à tout prix se concentrer pour ne pas se perdre. Se perdre dans la sublimité de l'éniripsa. Elle l'avait déjà eu une fois. Il ne devait pas craquer. Ni même tenter d'entrer dans son jeu et d'être le plus fin. Il ne pouvait pas gagner contre elle.

«J'étais venu seul, répondit-il en décrétant que la franchise était la solution la moins risquée. À ma grande surprise, Princesse m'attendait ici.
-Je vois que tes goûts pour la royauté n'ont pas changé lorsque tu as pris le pouvoir de l'Alpha, riposta la belle aux cheveux miels. Cela m'étonne que tu sois passé devant un Oracle aussi doué que mon cher Rhigalt. Well perdait vraiment la tête.»

La crâtte vint au plus près de sa rivale de façon à ce qu'elle ne soit entendue que d'elle :

«Et à qui la faute? Tu l'avais lentement séduit durant toutes ces années à l'université. Durant tous ces mois, tu t'étais imperceptiblement rapproché de lui; juste assez pour qu'il croie comprendre que tu craquais pour lui. Durant deux longues années, il t'a livré des fleurs matin et soir. Il ne pensait plus qu'à toi. Lui, l'élève méritant, négligeait ses études pour tes beaux yeux. Par petits mots, tu l'as fait fondre pour toi. Tu déviais tes regards vers lui aussi souvent que possible pour le bombarder de clins d'œil. Oh, je me souviens de tout. Je te revois lui sauter au cou après l'annonce de ses résultats par l'administration. Je revois la foule regarder avec jalousie cet éniripsa qui t'embrassait follement. Et toi qui l’embrassais en retour. T'en souviens-tu des larmes qu'il a versées en te voyant partir achever tes études loin de lui, à Bonta? Moi je suis resté avec lui. Moi je l'aimais. Il ne me voyait plus. Il ne songeait qu'à toi. Jour et nuit. Corps et âme il t’était dévoué. Il attendait. Je souffrais en ne pouvant rien faire face à l'abîme que tu avais ouvert en lui.
-De l'amour. Quoique tu en dises, je l'aimais.
-Tais-toi!
-J'ai passé de longues soirées avec le directeur de l'académie pour qu'il accepte de me faire repartir juste une semaine. Cette semaine je l'ai passée avec lui. Jour et nuit! Pour lui!
-Tu l'as achevé! Il ne s'est jamais remis de ta visite! Lorsqu'il est devenu le meneur de l'Alpha, il n'était rien de plus qu'un cadavre. Puis tu as achevé ta scolarité. J'ai étais contrainte de te regarder revenir alors que je rêvais de lui!
-Il ne rêvait pas d'une Encapuchonnée. Il me voulait moi. Et j'avais besoin de lui.
-Menteuse!!! Tu ne désirais que sa guilde! Elle devenait lentement la plus puissante de toute! Lui, du rang de Dieu, la menait. Il t'a offert son pouvoir! Tu te moquais de lui. Tu ne le contentais que pour mieux le manipuler!
-Nous étions le plus beau couple que le Krosmoz eut jamais connu! Toi tu étais jalouse! Tu es revenue vers lui juste car une de tes missions t'avait mis en danger. Et tu as inséré dans les membres dont tu t'étais faite alliée de la guilde l'idée que j'étais une bellaphone, un shushu ou je ne sais quoi d'autre qui menaçait sa santé mental!»

Leurs voix, qui jusque là haussait progressivement en sifflant, hurlèrent leurs répliques :

«Tu es le mal incarné! Ta nature a éclaté au grand jour et Well s'est retrouvé tiraillé entre toi et l'Alpha! Tu as causé sa perte!
-C'est toi qui l'as tué! Tu m'as forcé à partir! Il ne savait plus que faire! Et tu en as profité pour me remplacer dans son cœur!»

Elles stoppèrent leurs accusations, conscientes que tout le manoir les avait entendues hurler. Elles adressèrent un signe de calme à la foule comme pour lui dire que tout allait bien.

«J'ai consolé l'éniripsa que j'aimais depuis toujours, acheva tout bas la Princesse. Peux-tu en dire autant?
-Je l'aimais. Et je l'aimerai toujours.
-Il veut te tuer désormais. Il te traque pour t'abattre, conscient que tu t'es servie de lui.
-Je l'aimais. Je l'aime. Et je l'aimerai.
-Et mon Oracle? Un jouet de plus?
-Je peux te retourner la question. Tu connais la réponse. Il ne savait rien de moi. Tu ne l'avais pas aliéné.»

Rhigalt s'interposa entre elles :

«Je ne savais pas que vous vous connaissiez.
-Acceptez nos excuses, offrit Miss Étincelle. De vieux conflits idiots.»

Un grand sourire se dessina sur le visage de Colette :

«Mon Oracle a une partenaire. Mais toi, avec qui es-tu venue?
-Un très charmant crâ. J'aurais espéré pouvoir t'emprunter mon cher ami Chef des Gardes mais je crois que c'est impossible.
-Et qui est ce crâ?
-Toi qui as du goût, je suis sûre que tu vas être charmée...»

Le xélor craignait ce sous-entendu. L'éniripsa laissait présager un coup fatal. Le partenaire de la belle se frailla un passage dans la foule.

«Mesdemoiselles, salua Heymez. Monsieur. Pardonnez mon retard : j'ai étais bloqué par un Garde qui voulait une invitation.
-Ce n'est rien, pardonna la belle en savourant intérieurement la stupeur de Colette.»

L'Oracle en armure de Samoussaï était stupéfié. Il avait pourtant bel et bien tué Heymez un peu plus tôt. Or, celui-ci venait de rentrer avec son air noble et ironique lorsqu'il croiser du regard son assassin.

De son côté, la Princesse était encore plus figée :

«Frérot...»



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Victoire prit sa cape blanche du porte-manteau et sortit par la porte. Le soleil s'était couché très vite : la lune et les étoiles emplissaient le ciel bontarien. Daniel, quant à lui, discutait avec Lel de ce qu'il lui avait conté :

«Vous êtes la personne qui m'a le plus troublé de ma vie. Ainsi, Ösrigur serait donc une des armes les plus puissantes du Krosmoz?
-J'ose même parfois penser qu'il s'agit de la plus puissante. Apprend à canaliser son Énergie et tu pourras tout affronter sans faire le moindre geste.
-C'est stressant de se dire que c'est l'arme qui m'a sauvé la vie qui scelle mon destin.
-Je te l'ai dit et te le redit, rien ne prouve qu'être lié au sceptre Inespéré implique une mort prématurée. Détends-toi et laisse Victoire s'occuper de toi. Elle veut te faire visiter Bonta de nuit. Elle t'aime bien.»

L'écaflip lui fit un clin d'œil. Le Porteur rougit.

«Alors les garçons, vous faites quoi?
-Rien rien, répondirent-ils en même temps.
-Venez! Les dragodindes ne vont pas attendre toute la nuit! Et l'arrêt est à un bon quart d'heure de marche.
-Toujours aussi sportive, plaisanta le guérisseur.»

Leluche ne ferma pas à clé. Il avait confiance en ses prochains. Et puis, étant considéré comme maudit, personne ne s'approchait s'il pouvait l'éviter.

«Je vous laisse à Kara. Il y a un arrêt tout prêt de la Sainte-Eau. C'est un bon endroit pour commencer la visite nocturne. Je pars ensuite pour le centre des Ruines, l'Écologiste a besoin de moi. Demander à un pauvre vieux comme moi de passer une nuit blanche à son chevet, c'est honteux!
-Bon, on y va ou tu continuer à changer de sujet?»

Après un quart d'heure de marche durant lesquelles le blond admira la forêt et la plage en ne faisant pas attention aux boutades affectueuses que s'adressaient ses deux sauveurs, ils arrivèrent au stand de dragodindes. Heureusement, il y en restait assez pour eux trois. Ils en enfourchèrent chacun une et partirent.

«Je vous quitte ici. À demain!
-À demain!»

Les deux jeunes quittèrent leurs dragodindes et marchèrent côté à côté vers le Faubourg. Les dalles pavées du pont marchand remplacèrent peu à peu l'herbe et la terre de Kara. Partout, des bâtiments se dressaient au-dessus des pavés mathématiques. Les bijouteries se mêlaient aux joailleries, les maroquiniers aux tisserands et les armuriers aux forgerons. Les tuiles bleues et argentées couvraient les toits des bâtiments et s'enorgueillissaient de leur nation. Les bougies, source de lumière dans la nuit, donnaient à l'ensemble nocturne un air poétique et mystérieux. Des banderoles colorées à l'instar des uniformes des Gardes postées tels des statues sur les bords des routes pendaient des fenêtres et ce, qu'elles soient civiles ou gouvernementales. Les multiples passants à travers lesquels le Porteur et la pandawa se frayaient un passage étaient vêtus plus que convenablement et portaient pour certains d'entre eux des tenues patriotiques. Contrairement à ce qu'avait vu Daniel à Brâkmar, la richesse des dirigeants profitait aux habitants de la nation. Des auberges aux fumets appétissants offraient aux affamés de quoi se restaurer et se désaltérer.

«Viens voir du côté de Nina Richa! Elle a des étoffes aux diaprures superbes!»

Incapable de refuser quoi que ce soit à la jeune aux yeux violets, il la suivit vers le carrefour bondé. Les gens se pressaient pour admirer les dernières créations de la célèbre écaflip. Les tissus coulaient habiles entre les doigts fin de la Membre de Clan.

«Regarde celle de droite? N'est-elle pas superbe? Admire les couleurs! Et la finesse! On dirait qu'elle vole!

Oratrice talentueuse, Nina mettaient en valeur chacun de ses points en distillant quelques phrases vantant rarement ses talents et se contentant de décrire la sublime étoffe. Un sacrieur poussa négligemment le duo de jeunes.

«Il y a trop de monde. Viens, je vais te faire visiter le reste!»

Gouttes d'eau dans un océan, ils s'extirpèrent de l'attroupement hystérique et se dirigèrent vers la place central. Un Garde qui circulait parmi les passants une lanterne à la main les interpella :

«Passeports!
-Voilà le mien, déclara Victoire.
-Victoire Sayan Aldo... C'est votre nom de famille? Je ne me souviens pas l'avoir vu auparavant. Les noms composés, ce n’est pas courant.
-J'utilise Aldo, celui de Lel. Je n'ai pas encore réussi à enlever...
-Bref, vous êtes en ordre, la coupa le fonctionnaire en armure en comprenant que cette jeune personne était une apprentie de l'albinos maudit. Et vous?
-Ben euh, hésita le brâkmarien.
-Pas de Passeport?
-Si... Mais...»

Le défenseur de l'ordre arracha des mains du Porteur le papier qu'il tordait avec anxiété.

«Brâkmar... Bizarre... Un titre de séjour?
-Depuis quand faut-il un titre de séjour pour visiter Bonta, intervint la jeune en habits blancs.
-Toi la guérisseuse, je t'ai pas sonnée!»

Le Garde se calma et paru regretter sa vulgarité. Il observa à nouveau Daniel comme s'il le voyait en rêvant. Il y a avait quelque chose de fantomatique et magnétique dans ses cheveux blonds, ses yeux verts, sa tenue souple... Une silhouette se superposait très lentement à celle de l'ancien disciple. Les yeux avaient un reflet bleu, si bleu, si profond, si clair... Sa voix était profonde, sans âge, envoûtante...

«Est-il indispensable que je dispose d'un titre de séjour pour visiter votre nation?
-Excusez-moi, je ne sais pas ce qui m'a pris. Non, bien sûr que non. Veuillez me pardonner, mademoiselle, pour mes offenses.
-J'ai tout oublié!»

Un peu plus loin, la fille se pencha et chuchota à son ami :

«Comment tu as fait ça?
-Fait quoi?
-Tu as hypnotisé ce pauvre Garde. C'est pas naturel! Tu magnétisais toute l'attention de la foule! Comment tu fais ça?
-De la même façon que je me téléporte je suppose.
-Ösrigur?»

Le blond acquiesça.

«Tu m'en veux?
-Pourquoi? Pour nous avoir sauvé? Bien sûr que non. Pour une fois que ton machin magique ne sert pas à t'esquinter, il va falloir fêter ça!»

Ils entendirent un orchestre :

«Fais-moi penser à t'emmener à la foire demain, proposa Victoire. On va écouter cet orchestre?
-Pas de problème! Regarde, les musiciens sont ici!
-Pour un orchestre ambulant, ils jouent vraiment bien!»

Les joueurs de musiques s'étaient improvisés une scène devant le tableau des ventes à l'aide de fagots de blé et d'avoine. Chacun portait un des instruments aux couleurs de la nation. Des bougies en lampions leur permettaient de se donner un aspect aussi vif et joyeux que leurs musiques. Les commerçants et les acheteurs, heureux de ce divertissement, jetaient entre deux musiques un ou deux Kamas dans le seau qu'ils avaient installé. Daniel en fit de même :

«Ils le méritent vraiment. Je n'ai jamais écouté quoique se soit d'aussi beau, ou presque, ajouta-t-il en songeant à ses récentes rencontres.
-Si tu veux, je peux t'apprendre une ou deux mélodies à la flûte : Lel me prête la sienne. Il l'a taillé dans des branches d'orme.
-Volontiers. Tu en joues bien?
-Pas très bien quoiqu'en dise Lel. Il est si vieux et sourd que même le cri d'un butor sonne à ses oreilles comme un orchestre divin. J'ai vraiment soif. On cherche un restaurateur valable?
-Comme tu voudras!»

L'apprenti guérisseuse le mena à travers les rues vers les établissements les plus réputés. Or, ils se révélaient tous être plein à craquer. Le groupe enchaîna ainsi des dizaines de rues et de tavernes moins connues, toutes bondées. Une file d'attente sortait même de plusieurs d'entre elle. Ils finirent par trouver un endroit qui avait encore des places de libre. C'était un bar restaurant comme il y en avait tant : des murs de pierres, des tables, un comptoir au fond, une terrasse, une cuisine et une affiche indiquant des chambres à louer. La pandawa aux yeux violets indiqua à Daniel une table vide dans un coin, où ils s'installèrent. Derrière eux d'autres clients faisaient un bruit affreux. Un sacrieur se soûlait autant qu'il le pouvait et râlait contre tout et n'importe quoi, lorsqu'il ne pleurait pas. Une iopette tentait de le réconforter tandis qu'une éniripsa le fusillait du regard. Sur une autre table, une bande d'amis passait son temps à chantonner. Ailleurs, des écaflips abattaient leurs jeux. Dans un autre coin, un homme aux yeux aussi bleus que ses cheveux et que sa tenue sirotait une limonade. Des marins racontaient autour d'une grande table leurs récits teintés d'ordre et beauté. Tout à l'autre bout, des marchands de passage habillés vivement se repaissaient avant de reprendre leur route nocturne. Le tenancier, un gros féca, servait des verres et criait des ordres à ses cuisiniers. Le tout bavardait en surpassant toujours du ton les autres, ce qui donnait à l'ensemble une véritable ambiance populaire et joyeuse.

«Vous voulez boire quelque chose, leur demanda une serveuse qui les avait vu s'installer.
-Un lait de koko, s'il vous en reste, commanda la jeune bontarienne. Et toi Daniel?
- Je ne connais pas, autant tenter.
-Pas de problème. Je reviens tout de suite.
-S'il vous plaît, qu'est-ce qui est arrivé à ce sacrieur, s'enquit Daniel en désignant la table de derrière.
-Des habitués. Il a je sais plus quoi qui le désespère. Pas mon boulot de le mêler des affaires des clients.»

La serveuse partit avec un air pincé qu'elle voulut camoufler en accélérant le pas pour revenir très vite avec deux verres.

«Deux laits de koko, et voici! Autre chose?
-Non merci.»

Au moment de commencer à boire, le blond aux yeux verts se perdit dans la contemplation du visage de sa nouvelle amie. Le brouhaha diminuait dans ses oreilles. La voix de Victoire apaisait ses nerfs tendus par les histoires de l'Altruiste. Sa vue se limitait agréablement. Les formes se mirent à tourner, prirent des teintes cyan. Il cligna des yeux. Le bruit de fond était revenu, sa vision était normale.

«...ment le meilleur peintre de tout Bonta. Tu as vu ses portraits? C'est au moins aussi dur d'en trouver que de pêcher un koinkoin. Ça me fait penser qu'il faudra à tout prix que tu tes... amais tu tombes sur une toile de... voir les ruines de l'ancienne, ce n'est pas loin... oûts aux épices sont expl... Blust était affreux, toujours à rien f... te demander si tu n'es pas... de Vie est superbe de l'intérieur à ce qu'il paraît... Lel me conseille d'ailleurs d... iste abandonné entre ses mains, tsss, il va l'ach... s'habiller avec la peau d'un mulou violet... aille voir le Gouverneur pour un titre de séjour... perbe avec tous ces rubans... que ce vieux machin fonctionne encore en plus! Daniel? Daniel? Tu dors?»



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Un énorme bruit coupa l'agitée monotonie du groupe que se promenait dans les souterrains.

«Fût-ce possible qu'il s'agît d'une détonation, s'enquit Snoby.
-On s'en fout! On veut faire éclore l'œuf un point c'est tout couillon, s'énerva Dahlia Physia Sharm.
-Viens Dew, on est pas loin, appela Asmoz.
-Ouais c'est ça, râla Endarin.
-Toi l'osa qui veut pas qu'on dorme car tu as peur que ta copine saute sur Dew on t'a pas sonné!»

Un bruit de chute siffla à travers l'air :

«Bonjour monsieur, récita le iop du groupe.
-Qui fût donc ce iop arrivé des cieux?»

Le nouveau venu se releva :

«Moiq, chevalier de la Grosse Nouille pour vous servir.
-Toi copain, clama Dew.
-Ah ben euh... Oui... En effet...
-J'y crois pas, s'étonna la sadida. On a trouvé plus con que Dew.
-Et pourtant, c'était dur à faire, rajouta l'osamodas.»

L'énutrof regarda les traces au sol :

« Tu fusses bel et bien arrivé à cet emplacement précis?
-Ben oui, confirma Moiq.
-Mon copain il est fort!
-Ma force me vient de la Grosse Nouille qui brille dans les...
-Mais l'explosion ne vînt point d'ici!»

Une autre détonation retenti :

«Il eût fallu nous y attendre. D'autres eussent trouvé notre passage. Vite!
-Ah ben euh... Oui... En effet... Il a dit quoi?
-Qu'on est en danger de mort si Dew se bouge pas le cul pour nous amener l'œuf, résuma Telakor.
-Oh non, geint l'autre osamodas.
-N'ayez crainte, madame, je vous protège, déclara le Gouverneur d'Amakna.
-Mon copain il est fort!
-Faut vraiment qu'elle se les tape tous celle-là!
-Ben oui, c'est une prostituée.»

Une alvéole qui se situait près du groupe se fissura :

«Chers aventuriers, je crois que vous avez quelque chose qui m'appartient, salua Bahamer. Donnez-moi l'œuf!
-L'instant présent me semblât particulièrement adapté à ce que nous courrons!
-Ah ben euh... Oui... En effet...»

Bahamer se plaça sur leur chemin :

«Dernière sommation : l'œuf!
-Madame parler de joli caillou, balbutia Dew.
-Mais c'est pas vrai, jura la sadida.»

La steamette fondit sur Dew grâce à des propulseurs à stasis situés dans son dos. Voyant cela, dans un rare éclair de lucidité, tous les faux coéquipiers s'interposèrent.

«Dew, va faire éclore l'œuf, hurla Asmoz.
-L'autre abruti, protège-le, ordonna Dahlia Physia Sharm. Courez!»

Les deux iops, bien que unis dans la bêtise, coururent à travers le territoire slek. Les échos du combat aussi inégal qu'acharné réveillaient peu à peu toutes les créatures souterraines. Un magislek tenta de leur bloquer le passage. Moiq enflamma son poing et l'amocha suffisamment pour qu'ils puissent passer. Un iop ne sait pas penser, mais il sait au moins frapper. Ils manquèrent de dégringoler dans le vide : le pont menant à la pouponnière avait dû s'effondrer.

«Copain on fait quoi, fit Dew dans un éclat de lucidité. Dah nous a dit de courir. On cours là?»

Le iop désigna la droite.

«Ah ben euh... Oui... En effet... Non!»

Encore un éclair de lucidité :

«On doit aller mettre l'œuf dans la pouponnière!
-On vole, proposa le premier iop, signe que l'intelligence ne s'ancre pas longtemps chez eux.
-La Grosse Nouille qui brille dans les cieux et qui éclaire et protège et bénit nos pas m'a appris à sauter!»

Si Dahlia Physia Sharm était là, nul doute qu'elle aurait relevé. En son absence, Moiq agrippa son nouvel ami et bondit les trois mètres. Un trait violet fit exploser son armure de Gouverneur. La steamette arrivait. D'ailleurs, des rails se formaient déjà au-dessus du vide. Les deux imbéciles foncèrent vers l'étrange maternité Slek. Un nuage violet les aveugla. Des tirs se multipliaient et ne manquaient jamais leur cible. Le nuage se dissipa. Moiq se dressait fièrement, une solide armure dorée sur son torse. Aucune trace de Dew ni du Slek.

Moiq comprit qu'il était dans une très mauvaise posture et qu'Iclafipartare en était la cause.



[image]



Je me développe lentement. Ma place était occupée. L'autre a disparu. Il s'est effacé. Parti dans le néant. Ce mot. Il s'impose à moi tel un sceau fatal. Je me développe lentement.

Je n'étais qu'une hypothèse. Une possibilité. Je sens une douce chaleur me chatouiller. Je m’étends. Cette chaleur me fait du bien. Elle me cajole, me transforme, me console. Elle me fait oublier ce que je suis. Que suis-je? L'ai-je su? Je passe au stade supérieur. La chaleur réveille en moi des processus. Je me complexifie rapidement. L'hypothèse se concrétise.

Je me perds. Dans cet instant de lucidité, je contemple ce que je fus et ce que je suis. Je me suis égaré. Mon corps est prisonnier. Mon esprit est libre. Ce corps est libre. Je m'y oublie. Un frisson me parcourt. Des sensations nouvelles affluent vers moi.

Faim. Soif. Survivre. La vengeance s'éteint. D'ici peu, je ne la souhaiterai plus. C'est injuste.

Cette émotion tient. L'injustice. Je ne peux refaire le chemin en sens inverse. Une chute est une chute. Qu'avais-je peur de perdre? C'est injuste. Tout devrait être réversible. Ce corps m'aspire. Il est pur. Vierge. Je tente de le fuir. Je me rappelle un peu. Cette partie arrachée. Je me focalise sur celle-ci. Elle est en moi. Elle est moi. Je m'élève. Je chute. Ce corps est trop fort. L'autre ne peut pas le remplir. Le corps me veut. Normal. Il est moi. Mais je ne suis pas lui.

Un dernier effort. Je résiste autant que possible. Fumerolle pure. Souffrance. Rage. Vengeance. Échec.

Je ne peux pas. Je ne peux plus. Le processus annihile ce qui reste de mon esprit. Je ne voudrai bientôt même plus fuir ce destin. Annihiler. Toujours ce néant. Elle m'appellera si je m'échappe. J'oublie. Un étau enserre la dernière étincelle de lutte. Je m'efface. Dernière étincelle.

Je nais.
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Derniére modification le 13/08/13 é 09:29
Liste des principales mises é jour :
20/07/13 - Fin de ce premier Carnet!
11 commentaires :
Patchs 1.24, 1.25, 1.26, 1.27, 1.28, 1.29, 1.30, 1.31, 1.32 et 1.34
Mise é jour : Fin de ce premier Carnet!
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
24/04/2013 (13:25)
Tatata! Chez Cegy le BenKo existe! Donc j'ai raison! CQFD! Pour être plus précis, il n'était pas mort mais désincarné, nuance.
Watsuo [La Lignée D'Akar]141Hors ligne
24/04/2013 (13:20)
Mr.Cohérence est de retour !
Sache que tout ce qui est résurrection, phenix, benKO sa existe que dans le jeu mais pas dans la série. Quand tu meurs dans la série Wakfu c'est fini mais dans le jeu on a des moyens pour revivre uniquement pour ne pas que le serveur devienne une serveur héroïque.

Bref on s'en fou un peu c'est une incohérence d'Ankama et pas de ta faute à toi :P
Très bon chapitre ;)
Patchs 1.21 et 1.23
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
21/02/2013 (22:53)
En fait, c'était impossible qu'ils s'en sortent sans ça. Tu vois Dew courir sans se prendre un mur? Et comme il me fallait faire évader mon souffre-douleur favori, il me fallait gracier ceux-là. Les autres, trop dur ;)

Quant à Iclafipartare, vu la haine (ce mot ne colle pas (rivalité?)) qu'a à son égard, c'est un demi-miracle.

Édit : j'ai tapé la fin de ce chapitre et j'ai changé le nom.
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
21/02/2013 (16:41)
"«Moiq, chevalier de la Grosse Nouille pour vous servir.
-Toi copain, clama Dew.
-Ah ben euh... Oui... En effet..."

Merciiiiii! C'est génial! x) Je les adores! T'as réussis à me faire rire malgrès ma journée pourris!
Haa, j'suis content! N'empeche, deux éclats de lucidité au ^même moment... Yahou! Même 3 si on compte que Moiq à compris qu'Icla en était le responsable! :3
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
18/02/2013 (19:57)
Ben oui, faut bien que je me défoule sur quelqu'un xD. D'abord mon chef de guilde, ensuite Blust... Si tu cherches bien dans le carnet, j'ai même réussi à caser Cegy ^^.
Tu veux le lui demander lui-même pour te le prêter? Ps : les éventuels frais de santé ne sont pas pris en compte.
Pour le passage où il demande, c'est un reste d'une ancienne version de cette partie qui allait trop vite. Mais tu as raison, je devrais changer ça il est pas parano.

Tiens, flash orto : diaprures, je l'aurai pas inventé? Snif. Je vais vérifier et, si j'y pense, je le change.

Édit : ce mot existe ( et est superbe ) mais n'a pas sa place ici. À changer! (C'était un chatoiement lumineux, des reflets irisés, etc)

Je réduits un peu les personnages; je crois intercaler une partie ou la mettre à la fin puis... m'attaquer à la mise en forme de la page 18!
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
18/02/2013 (19:19)
"diaprures" J'ai honte...mais je c'est pas ce que ça veut dire '-'

Super portion de chapitre! Tu crois qu'il pourrais le preter son baton pour que je puisse sortit sans payer d'un magasin? Ou alors inciter le vendeur à me donner ce que je désire *-*
S'il te plaiiiiit!

En fait ... pourquoi il demande c'est qui les gens derrière lui? Il est paranoïaque?

Petite dédicasse à Blust Trouvé! "Blust était affreux, toujours à rien f... " :p
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
17/02/2013 (11:49)
Bah oui, rénisurection; à force de lire Cegy on oublie que ce sort très contraignant existe. Ensuite, vois bien que cette discussion n'est pas forcément à 100% vraie, puisqu'elles se haïssent.

Pfiou, j'écris de plus en plus long.
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
17/02/2013 (11:45)
"Le manoir se trouvait dans la Havre-Monde des plages de Macheville" LE HM pas là, sachant que monde est un nom masculin.

Yow, on apprend plein de chose sur la vie de Miss! Mais...heu... ya aussi des BenKO dans ce monde? Ou la réniserusection?
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
16/02/2013 (13:02)
C'était des quintes de toux, je crois que ça existe^^;

Merci pour le compliment mais je reste dessus par mes répétitions. Grande question : Icla est-il mort? Si la réponse est non alors il faut envisager que --- (facile!) ne soit pas mort non plus. Si oui, j'ai le remplacent (ou pas). Bref, dans les deux cas ça ne me gêne pas : il faut savoir tuer ses personnages!

EDIT : j'avais mis cette partie avant mais je ne pouvais pas notifier.
doflix [Les Chevaliers du Chaos]1287Hors ligne
16/02/2013 (11:48)
"Une simple tirée sur une bombe laissé là-bas suffit. " Manque pas le mot Balle?
"L'air arracha aux rares Gardes survivants des qui tes de toux si violentes qu'elles devinrent mortelles." Des qui tes de toux? Pas compris :x J'ai compris le sens globale mais le passage là, j'ai vraiment pas compris pourquoi ces mots.

Très bon chapitre! L'action se suit très bien et on a à aucun moment un petit ennuis qui arrive quand les scènes de combats deviennent trop longue ou trop semblable! Chapeau moi je dit!
Petit stress pour Icla? Meuh noooon! C'pas chuter d'une falaise à demi-conscient qui va l'achever ^^

Pour ton com's tu peux mettre 1 chapitre et faire patienter avant de mettre la moitié restante! ^^
Dracnor [Les Doux Barbares]947Hors ligne
16/02/2013 (10:47)
J'ai des idées pour le titre, mais je dois tout arranger correctement. J'ai d'ors et déjà tapé les un et demi parties suivantes durant cette semaine de vacs. Alors, voici le topo : je les mets maintenant ou je les garde pour après pour vous faire patienter?
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