Destructions et révélations
L'autobus entra dans le secteur du Plateau.
"Alors, que comptes-tu faire de ta fin de semaine? commença Auriny.
- On n'a pas d'école demain? On n'est que jeudi, non? demanda Rémiro.
- Mais non, banane! C'est pas l'horaire normal, on est en pleine session d'examen. Tu as toute la journée pour te reposer, étudier...
- Bof, étudier... Ça me tente pas vraiment...
- Tu rigoles?! Si tu ne passes pas les tests cette année, tu ne pourras pas continuer l'année prochaine à Saint-Alex! lança-t-elle.
- J'vais faire comme d'habitude: tricher, répliqua-t-il.
- ...
- Tu oublies que je suis très bon pour plagier. Tu me sous-estime!
- Je ne suis pas sûre que ça soit une qualité..."
___
L'autobus n'étais maintenant plus qu'à quelques mètres de l'arrêt de Rémiro. Ce dernier tira sur la corde pour faire sonner la cloche.
"C'est mon arrêt, on va devoir se quitter, dit Rémiro.
- Pas pour longtemps! On se revois lundi au moins...
- Ça te dirais de sortir demain?
- Bonne idée, ça me reposera de l'école, acquiesça Auriny. Demain à quelle heure?
- Vers 13h.
- Ok, c'est parfait. Salut! lança-t-elle à son ami.
- Bye!" lui répondit Rémiro en sortant de l'autobus.
Rémiro resta quelques minutes sur le trottoir, sans bouger, à regarder l'autobus s'éloigner. "Qu'est-ce que je ferais sans elle? " se dit-il en souriant. Son chez-lui n'était qu'à une rue de celle sur laquelle il étais. Il se mit alors à marcher, en regardant le ciel bêtement.
"BAOM!"
Une explosion retentit soudain, faisant trembler le paysage. Rémiro se tourna vers l'endroit d'où venait la détonation. Un nuage de fumée noire commençais déjà à entacher le ciel. Il se mit à courir, le plus vite qu'il le pouvait. Ce n'est qu'arrivé au coin de la rue qu'il vit...
"Oh mon dieu..." échappa-t-il.
Une maison, SA maison, était en train de se détruire. La façade gauche s'était complètement écroulée, avec une partie du toit, et le feu prenait petit à petit du côté droit. Les voisins étaient déjà dehors, apeurés, et regardaient la scène sans rien pouvoir y changer. Les briques, les pans de mur, tombaient sur le sol comme de la pluie qui fracassait le ciment. Le sang de Rémiro ne fit qu'un tour. Il se précipita vers le bâtiment.
"Papa! Maman!"
C'est alors qu'on entendis deux coups de feu. L'adolescent s'arrêta sur le coup. Un grognement sourd sortit des entrailles des ruines et parvint à ses oreilles. Un grognement non-identifiable, à lui glacer le sang. Puis vint une autre explosion.
"BAOM!"
Rémiro se cacha les yeux de la déflagration. Un morceau du toit s'écroula encore. Les flammes prenaient de plus en plus d'ampleur. Rémiro s'approcha un peu plus.
Soudain, un mouvement le fit sursauter. Une ombre jaillit d'entre la fumée, et atterri dans la rue, ses griffes transperçant l'asphalte. C'était une bête monstrueuse, un humanoïde qui semblait tout droit sortit d'un jeu vidéo. Il était armé d'un fusil et semblait posséder des défenses de sanglier. La créature s'enfuit alors, s'éclipsant dans la nature. Personne n'avait eu le temps de voir le monstre plus précisément, il avait été trop rapide.
C'était une bête monstrueuse, un humanoïde qui semblait tout droit sortit d'un jeu vidéo
Rémiro s'engouffra au milieu de la fumée. Au centre du désordre et des flammes agonisait un homme, aux cheveux roux en pointe.
"Papa!"
Le jeune se précipita sur son père. L'homme avait été lacéré partout sur le corps.Ses pupilles étaient devenues blanches, et il peinait à parler.
"On... on a été... trahis... toussota-t-il. Avertis les autres... les... sadidas...
- Du calme papa, tu... tu vas t'en sortir, murmura Rémiro tentant vainement de porter son père.
- Mon... fils... Tu es le... le dernier iop... tu dois... te sauver... kof, kof!
- Non papa... je ne comprend rien, mais je ne partirai pas... pas sans toi!
Des larmes coulaient sous les yeux du fils.
- Il... le faut... Tu dois nous faire... honneur..."
Le père sortit maladroitement un objet de sa poche. Un petit calepin, un livret. Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre: son bras s'affaissa en même temps que ses paupières.
"Non... Non! pleura Rémiro, se laissa tomber sur le corps maintenant inerte de son père.
Il ne se souciait plus de rien. Plus de ce qu'il allait faire le lendemain. Plus des murs qui s'écroulaient autour de lui. Plus des flammes qui lui léchaient le corps, et qui brulaient peu à peu sa peau transpirante de chaleur.
"Papa..."
Il lui semblait entendre des sirènes, au loin. C'était vague, très vague. Sous ses larmes, il tâtonna à grand peine le sol. Ses mains sentirent une surface de cuir.
Ses doigts se refermèrent sur le carnet. La maison s'écroula sur lui.
___
"Bonne fête Auriny!
Les parents d'Auriny l'avaient attendu dans la cuisine.
- Je... je ne sais pas quoi dire, avoua la fêtée en rougissant. Je croyais que vous aviez oublié...
- 16 ans, ce n'est pas rien! dit le père.
- Et tu sais ce qu'on t'as préparé comme cadeau? demanda la mère.
- Heu... non, c'est quoi?
- Tu te souviens de la salle dans la cave, celle que tu n'as jamais eu le droit d'aller voir...
- La section interdite? Je vais pouvoir y aller? demanda Auriny, toute excitée.
- Oui, et c'est pour maintenant, mon cœur! souri sa mère.
- Depuis le temps que j'en rêve!"
Ils descendirent au niveau du sous-sol, Son père sortit une clé de sa poche, puis déverrouilla la serrure de la porte qui donnait à la salle secrète.
"Viens. N'aies pas peur."
La pièce était encombrée de toute sorte de choses. C'était comme un immense grenier. Un bric-à-brac d'objets inconnus était éparpillé un peu partout. Auriny remarqua une lueur à sa gauche. C'était une fleur, comme elle n'en avait jamais vu. Elle arborait une aura bleutée, et semblait ne pas posséder d'âge.
"C'est le plus beau jour de ma vie!"
La pièce semblait dégager quelque chose de mystérieux, de magique. Des objets anciens se trouvaient dans des boites de carton, ou sur des étagères qui semblaient pouvoir s'écrouler à tout moment. Des tableaux et des portraits étaient accrochés sur les murs. Elle pu y distinguer des jeunes personnes, qui semblaient être ses parents. Des fioles de produits violets prônaient sur quelques unes des étagères métalliques qui parsemaient la cave. Elle en resta béa, devant tout le mystère que reflétait la pièce.
C'était comme un immense grenier. La pièce semblait dégager quelque chose de mystérieux, de magique
"Regarde Auriny.
Le père s'était arrêté, et montrait un très joli coffret en bois sculpté.
- C'est pour toi."
Auriny ouvrit le coffret délicatement. Elle en sortit une baguette de bois, tordue et difforme, et qui pourtant semblait si belle.
"C'est quoi? demanda-t-elle, émerveillée.
- C'est une baguette Range, lui répondit sa mère. Elle te sera très utile lorsque tu découvriras tes pouvoirs.
- Mes pouvoirs? Quels pouvoirs?"
Elle n'eut pas le temps d'entendre la réponse. Au moment où elle se tourna vers ses parents, elle sentit deux balles lui transpercer le torse. Elle fit un pas par en arrière, sonnée. Elle toucha sa blessure; ses doigts devinrent rouges de son sang.
Auriny entrevit une silhouette noire, derrière son père et sa mère. Elle perdait peu à peu connaissance. Elle les vit s'agiter, les couleurs défilaient devant elle comme une cascade de formes géométriques irrégulières.
Puis tout devint blanc.
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